vendredi 20 décembre 2013

Bizerte 1961, la dernière bataille coloniale de la France

En 1961, la France connaît les derniers affres de la décolonisation. Elle a successivement abandonné l'Indochine en 1954, accordé l'indépendance au Maroc et à la Tunisie en 1955 puis à l'Afrique noire en 1960. En Algérie, en proie à la violence depuis 1954, la victoire du « oui » au référendum du 8 janvier 1961 ouvre, selon la volonté du général de Gaulle, le chemin de l'autodétermination puis de l'indépendance de cette dernière terre française en Afrique.

Ce processus historique ne se fait pas sans résistances, ni tensions. Ainsi la perspective d'une indépendance algérienne à court terme conduit une partie de l'armée à se lancer dans un putsch raté en avril 1961. Si le pouvoir civil surmonte l'épreuve sans difficulté et même raffermi, l'armée, même si elle est restée majoritairement loyaliste, reste profondément ébranlée par les soubresauts de la décolonisation.

Dans la Tunisie, indépendante depuis 1955, le président Habib Bourguiba comprend que l'évolution de la situation en Algérie et les difficultés françaises ouvrent des perspectives nouvelles pour son pays. Il tourne ses regards vers l'immensité saharienne où il n'existe toujours pas de frontières bien précises. Il sait que s'ouvre alors une fenêtre d'opportunité pour agrandir son pays vers le sud en direction du désert et des champs pétrolifères découverts par les ingénieurs français. Les puits des régions d'Hassi-Messaoud et d'Edjeleh sont en effet voisins de la Tunisie. Mais de Gaulle n'a aucune intention de donner satisfaction à Bourguiba. Il ne veut pas remettre en cause la future coopération avec l'Algérie dont la recherche et l'exploitation du pétrole saharien doivent être des éléments centraux. Et puis que répondre au Maroc qui lorgne sur Colomb-Béchar et Tindouf, à la Mauritanie, au Mali, au Niger et à la Libye, si la France accepte les revendications tunisiennes.

Bourguiba craint également son futur face à face avec une Algérie indépendante alors qu'il est déjà brouillé avec le Maroc et surtout l'Égypte après avoir accusé le colonel Nasser d'avoir voulu le faire assassiner. Pour redorer son image ternie dans un monde arabe en pleine évolution, Bourguiba a besoin d'un coup d'éclat qui redore son image de dirigeant anti-impérialiste.

David FRANCOIS.

mardi 10 décembre 2013

La guerre civile syrienne : interview de Tom Cooper

Depuis septembre 2013, je me suis intéressé à la guerre civile en Syrie et en particulier à sa dimension militaire1. Ce faisant, de fil en aiguille et jusqu'à ce jour, j'ai diversifié mes sources d'information pour essayer de proposer des billets de plus en plus construits, susceptibles de fournir des informations pertinentes sur le conflit syrien. C'est ainsi qu'au cours de de mes recherches, j'ai rencontré Tom Cooper, bien connu des passionnés d'aviation militaire sur le web pour son site et son forum associé, ACIG2. Tom Cooper, originaire d'Autriche, est un journaliste spécialisé sur l'aviation militaire, et un historien. A la suite d'une carrière dans le monde du transport -ce qui lui a permis, durant ses nombreux voyages au Moyen-Orient et en Europe, d'établir des contacts avec des sources de première main-, il a progressivement évolué vers l'écriture. Il s'est passionné assez tôt pour l'aviation de l'après Seconde Guerre mondiale et s'est concentré ensuite sur les petits conflits et forces aériennes associées, sur lesquelles il a collecté d'importantes archives. Il s'est focalisé en particulier sur les forces aériennes africaines et arabes, jusqu'alors peu traitées, et sur l'armée de l'air iranienne. Il a déjà publié 14 livres -dont la fameuse série « Arab MiGs », qui examine le déploiement et l'histoire opérationnelle des MiG et Sukhoï des forces aériennes arabes engagées au combat contre Israël (Algérie, Egypte, Irak, Syrie)- et plus de 200 articles sur ces sujets. Bien renseigné sur le conflit syrien, là encore par des sources de première main, Tom Cooper a accepté de répondre à quelques questions. J'ai recueilli ses propos en anglais dans un premier temps, puis je les ai traduits pour notre public francophone.

Source : http://www.acig.info/exclusives/Logo1.jpg



Stéphane Mantoux.


dimanche 1 décembre 2013

Le vote suisse sur l’abrogation du service militaire obligatoire


Le 22 septembre 2013, les citoyens suisse rejetaient massivement, à 73.2 % des votants, une initiative populaire visant à abolir l’obligation de servir, soit, en d’autres termes, la conscription universelle. Pas un seul des 26 cantons suisses n’a approuvé l’initiative, alors que, dans le système fédéral helvétique, celle-ci aurait dû non-seulement obtenir les suffrages de la majorité du corps civique national mais aussi celle des cantons. Après l’Autriche, il s’agit du deuxième Etat européen à avoir rejeté récemment une telle mesure lors d’un référendum. Si il est bien sûr difficile « à chaud » d’apporter une explication définitive à ce résultat somme tout surprenant alors que la plupart des armées européennes se sont professionnalisées, sans doute une courte narration de la campagne en Suisse et une brève description de ses acteurs peut-elle amener quelques pistes de réflexions sur le lien entre armée et population dans ce pays.



Adrien et Blaise Fontanellaz

mercredi 20 novembre 2013

La guerre d'indépendance d'Haïti (1802-1803)

C'est en 1697 par le traité de Ryswick que l'Espagne concède à la France la partie occidentale de l'ancienne Hispaniola, découverte par Colomb en 1492, qui prend désormais le nom de Saint-Domingue1. La culture de la canne à sucre puis du café font la fortune de la colonie française où prospère une classe de grands propriétaires blancs. Saint-Domingue est alors la colonie la plus riche des Antilles grâce à un sol fertile et un climat idéal qui produit sucre, café, cacao, indigo, tabac, coton, ainsi que certains fruits et légumes pour la métropole. Pour cultiver les plantations et en l'absence d'un flux migratoire suffisant en provenance d'Europe, le commerce triangulaire apporte sur l’île des milliers d'esclaves venus d'Afrique occidentale qui rapidement deviennent la population la plus nombreuse de l’île avec 500 000 personnes en 1789. Entre ces deux groupes sociaux et raciaux se développe peu à peu une classe de mulâtres ou d'esclaves affranchis, socialement inférieure aux blancs, mais jalouse de sa distinction vis-à-vis des esclaves noirs.

Le système colonial fonctionne tant bien que mal avant que la déflagration n'éclate en écho aux événements qui secouent la métropole à partir de 1789. Au bout du chemin, c'est une nouvelle nation qui voit le jour, la première République noire du monde.

David FRANCOIS

dimanche 10 novembre 2013

Le siège d'Amida (359 ap. J.-C.)

Le siège d'Amida, en 359 ap. J.-C., oppose l'Empire romain à l'Empire perse des Sassanides. Il a cette particularité d'avoir été décrit par un témoin direct, un ancien officier romain qui a pris part au siège avant de se faire historien de son temps : Ammien Marcellin1. Amida (aujourd'hui Diyarbakir, en Turquie) est située sur un escarpement rocheux qui crée une boucle sur la rive droite du Tigre. L'empereur Constance II (337-361) y bâtit une ville fortifiée en raison de la position favorable et du bon ravitaillement en eau, dans le contexte d'un regain de tension avec les Sassanides. C'est sur cette place que vient buter l'armée du souverain perse Shapour II (309-379), et c'est l'occasion pour Ammien Marcellin, protecteur domestique dans la garnison et acteur de la défense, d'écrire l'histoire du siège. C'est un bon matériau pour tenter une approche de la poliorcétique dans l'Antiquité Tardive. En outre, il permet de s'interroger sur l'écriture de l'histoire par un militaire romain.

Stéphane Mantoux

vendredi 1 novembre 2013

Interview de Nicolas Bernard sur La guerre germano-soviétique

Nicolas Bernard, l'auteur de La guerre germano-soviétique, une synthèse qui s'impose déjà comme incontournable sur le sujet (ce qui ne veut pas dire indépassable, mais force est au moins d'en reconnaître la qualité), a bien voulu répondre à quelques questions qui éclairent davantage l'écriture de ce livre. Il se présente lui-même avant de répondre à mes questions.

Propos recueillis par Stéphane Mantoux.

 

Je suis à la fois Avocat et passionné d’histoire de longue date, plus particulièrement en ce qui intéresse la Deuxième Guerre Mondiale. Elle constitue en effet le point d’orgue de ce qu’Eric J. Hobsbawm appelait « l’âge des extrêmes », une lutte ayant impliqué toutes les passions politiques et idéologiques du « court XXème siècle ».

A ce titre, j’ai contribué à plusieurs revues d’histoire spécialisée. Je me suis également consacré à étudier, voire réfuter, le négationnisme, c’est-à-dire la propagande niant la réalité ou l’ampleur des meurtres de masse, plus particulièrement la Shoah et le génocide arménien. J’avais en effet été choqué, à mes débuts sur Internet, de constater à quel point les « assassins de la mémoire » s’étaient implantés dans ce réseau de communications, ce qui m’a amené à m’investir dans ce combat, qui reste moins une démarche militante que civique. Je gère actuellement le site « Pratique de l’Histoire et Dévoiements négationnistes », avec Gilles Karmasyn qui en est le fondateur : http://www.phdn.org



dimanche 20 octobre 2013

La Russie révolutionnaire en guerre, l'offensive de juillet 1917.

Au milieu de 1917 l'armée russe est à la croisée des chemins. En mars1 les soldats de la garnison de Petrograd ont refusé d'obéir aux ordres de leurs supérieurs et se sont mutinés accélérant la chute du régime tsariste. L'armée entame alors sa troisième année de guerre dans l'incertitude au milieu d'un pays en crise où l'ensemble de la société se divise entre partisans de la poursuite du conflit contre les Empires centraux et ceux qui demandent la paix.

C'est dans une situation de crise morale, mais aussi politique, économique, sociale et militaire qu'en mai 1917 le socialiste modéré Alexandre Kerensky devient ministre de la Guerre dans le gouvernement provisoire. C'est un partisan de la poursuite de la guerre au nom de la parole donnée aux alliés britanniques, français et, depuis avril, américains, mais également au nom d'une Révolution russe qui doit, selon lui, s'inspirer de l'exemple français pour redresser le pays et former une armée révolutionnaire comme en l'an II. La chute du tsarisme permet en effet à l'Entente d’apparaître dorénavant comme le camp de la démocratie contre des Empires autocratiques. La guerre n'est plus celle du tsar mais celle du peuple et de la démocratie russe pour libérer le territoire occupé par l'ennemi.

C'est dans ce contexte que Kerensky se décide à organiser une grande offensive. Sa réussite doit ranimer l'ardeur guerrière russe, unir la nation, renforcer la jeune démocratie et rassurer les Alliés occidentaux. Et pourquoi pas amener la fin du conflit alors que sur le front occidental, le nouveau généralissime français, Robert Nivelle, prépare une offensive qu'il espère décisive. Mais dans la situation de la Russie à l'été 1917, cette offensive est bien plus qu'une simple opération militaire. De son résultat dépend la survie de l'État et de la société russe, l'avenir de l'armée et de la Révolution démocratique de Février.

David FRANCOIS

jeudi 10 octobre 2013

Face à la nouvelle cavalerie


Depuis plus d’un demi-siècle, l’hélicoptère constitue un élément majeur dans l’arsenal des armées. A ce titre, sa place fut prépondérante dans les différentes opérations contre-insurrectionnelles menées par les armées en étant équipées. Voici une brève description des tactiques adoptées par deux forces confrontées à un usage massif de l’hélicoptère, le Viet Cong et l’armée nord-vietnamienne dans le Sud du Vietnam, et les Moudjahidines en Afghanistan.
 
Adrien Fontanellaz

mardi 1 octobre 2013

Interview de Pierre Razoux : La guerre Iran-Irak


Pierre Razoux est directeur de recherches à l'IRSEM (Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire), spécialiste du Moyen-Orient, et a déjà écrit plusieurs ouvrages de référence parmi lesquels Tsahal – Nouvelle histoire de l'armée israélienne paru chez Perrin en 2008 (Tempus), La guerre du Kippour d’octobre 1973 ou bien encore La Guerre des six jours, 5-10 juin 1967 : du mythe à la réalité, parus tous deux chez Economica en 2011 et 2004. Il vient de publier La guerre Iran-Irak, Première guerre du Golfe, 1980-1988 chez Perrin.

Propos recueillis par Adrien Fontanellaz


mercredi 25 septembre 2013

Interview de Stéphane Mantoux : L'offensive du Têt


Agrégé d'histoire, Stéphane Mantoux est membre de la rédaction du blog l’autre côté de la colline et est aussi l’animateur d’Historicoblog3. Il collabore par ailleurs à plusieurs magazines, dont  2e Guerre Mondiale, et au site Alliance Géostratégique qui traite des questions de défense. Son premier ouvrage, L’offensive du Têt : 30 janvier-mai 1968, vient d’être publié aux éditions Tallandier.

Propos recueillis par David François et Adrien Fontanellaz 


vendredi 20 septembre 2013

Le grand tourment sous le ciel Première période : Les Seigneurs de Guerre (2/2)

La guerre Anh – Chi (1920)


Du nom du conflit qui opposa les Cliques de l’Anhwei et du Chihli et à la surprise générale au détriment du premier. En effet, son chef Tuan Chi Jui semblait sur le point de s’imposer sur la scène politique nationale en contrôlant déjà la majeure partie des provinces du Nord et du Centre. Il avait noué des alliances avec la Clique du Fengtien en Mandchourie et bénéficiait comme celui-ci du soutien des Japonais. Surtout, il s’appuyait sur « l’armée de défense des frontières », considérée comme étant la plus moderne de Chine. D’ailleurs, dans une démonstration de force, des unités de celle-ci furent envoyés mater la première tentative d’indépendance de la Mongolie Extérieure en novembre 1919. Cette action s’inscrivait officiellement dans le cadre de la participation chinoise à l’effort allié en Sibérie contre les bolcheviques russes. Mais cette opération fut perçue par Chang Tso Lin comme une provocation ; le chef de la Clique du Fengtien avait lui-même des vues sur la région. Rompant les accords passés, il engagea des tractations secrètes avec Tsao Kun, chef de la Clique du Chihli. Ce dernier avait installé son quartier général au carrefour ferroviaire stratégique de Shihchiachuang d’où il massait ses troupes.

Tuan Chi Jui, trop sur de lui, fit une seconde erreur qui servit de prétexte au déclenchement des hostilités. Arguant de sa qualité de « chef de gouvernement », il décide de nommer un nouveau gouverneur de sa Clique, Wu Kuang Hsin, à la tête de la province contestée du Hunan. Charge à celui-ci d’y mater les différents seigneurs locaux. L’opération se heurte d’emblée à la Clique du Chihli dont les meilleures troupes, la 3e division, occupe déjà le sud de la province. Son chef Wu Pei Fu est sans conteste un des meilleurs officiers chinois. D’origine mandarinale, on le surnomme le « poète », car en campagne il se fait amener sa collection de pinceaux et d’encriers pour y rédiger des poèmes. C’est aussi un redoutable tacticien, sachant coordonner avec brio l’infanterie, l’artillerie et mêmes des véhicules motorisés et la TSF. Audacieux, il utilise les chemins de fer pour sa logistique et déplacer ses troupes sur de grandes distances pour prendre l’ennemi à revers.


Albert Grandolini

dimanche 15 septembre 2013

Le grand tourment sous le ciel. Première période : Les Seigneurs de Guerre (1/2)


Remarques préliminaires


Tous travaux concernant la Chine se heurtent à la transcription des idéogrammes chinois en alphabet latin. Compte tenu que l’auteur s’est appuyé principalement sur des sources anglophones, certaines datant d’une période antérieure aux année 1980, date à laquelle le système de transcription Pinyin a commencé à s’imposer, il a pris le parti d’utiliser l’ancien système Wade Giles, alors la norme internationale en usage. Le système de l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO), longtemps utilisé en France, fonctionne sur le même principe de retranscription phonétique. Au delà de l’exercice périlleux de tous retranscrire en Pinyin, il est à noter que de nombreux noms de localités ou de repères géographiques ont changé de dénomination depuis 1949 en Chine. En se référant aux sources de l’époque, il limite au minimum les erreurs de traductions des noms alors en usage. Au delà des problèmes linguistiques, il est à remarquer que se cache aussi un problème politique car aujourd’hui encore Taiwan, la « province rebelle », refuse d’utiliser le Pinyin, préférant toujours le Wade Giles.

Les lecteurs désireux de se faire préciser la prononciation d’un mot pourront néanmoins se référer à l’annexe du tableau des conversions de l’UNESCO. 




Alors que la Chine est en train de surgir sur la scène mondiale en tant qu’acteur géopolitique majeur il parait opportun de se pencher sur son passé récent, un passé fait de violence que le régime actuel met en avant afin d’y puiser sa légitimité. Un passé aussi réinterprété et souvent méconnu en Occident et qui nourrit aujourd’hui un sentiment nationaliste grandissant dans le pays. Cette étude se veut une introduction à ce vaste sujet qu’est l’histoire militaire contemporaine de la Chine, de la chute de l’empire à l’avènement de la République Populaire.

A l’issue d’un développement mené à un rythme effréné, celle-ci s’est hissée au deuxième rang économique mondial alors que les disparités internes ravivent les tensions à la fois sociales et spatiales d’un immense territoire aux particularismes régionaux encore bien vivaces. Tout au long de son histoire l’empire du Milieu a dû composer avec à la fois des forces centripètes qui poussaient à la centralisation du pouvoir en un état fort, et de l’autre des forces centrifuges qui l’entraînaient vers sa dislocation dès que ce dernier s’affaiblissait au profit des autonomies régionales. Surmonter ces tendances, apprendre à les dompter afin d’unifier ce vaste ensemble pour en faire émerger la Chine moderne fut un processus long et douloureux dont il importe de faire remonter les origines à la fin de la dynastie Ch’ing.
 

Albert Grandolini.

mardi 10 septembre 2013

Interview de David Auberson : Ferdinand Lecomte

David Auberson a étudié l’histoire, l’histoire ancienne et l’archéologie aux universités de Lausanne et de Leipzig. Il est également titulaire d’un master de spécialisation en Sciences historiques de la culture.  Il a collaboré à plusieurs publications touchant à l’histoire militaire, culturelle et politique dans le Canton de Vaud et en Suisse aux XIXe et XXe siècles. Il est aussi membre du comité scientifique du Centre d'histoire et de prospective militaires à Pully-Lausanne. David Auberson travaille actuellement comme historien indépendant et est l'auteur de Ferdinand Lecomte, 1826-1899, un Vaudois témoin de la guerre de Sécession, publié par la Bibliothèque Historique Vaudoise en 2012. En outre, il est également le rédacteur de la Revue de la Revue historique vaudoise et l'auteur d'une Vie et Histoire de la Fanfare des Collèges de Lausanne.

Propos receuillis par Adrien Fontanellaz





jeudi 5 septembre 2013

Internationalistes en Yougoslavie: les volontaires étrangers en Croatie, 1991-1995.


Depuis le soutien apporté par Lord Byron aux insurgés grecs en révolte contre les Ottomans pour conquérir leur indépendance, les guerres de libération nationale en Europe ont toujours connu leur flot de volontaires étrangers venus au secours de la liberté menacée. A partir du XXe siècle ce volontariat prend également une dimension idéologique symbolisée par la formation des Brigades internationales lors de la guerre civile espagnole entre 1936 et 1938. Le dernier conflit militaire sur le sol européen, celui qui ensanglanta la Yougoslavie dans les années 1990, possède à la fois une composante nationale et idéologique propice à l'arrivée de volontaires venus du monde entier. C'est ainsi qu'environ 2 000 volontaires musulmans et non-musulmans s'engagent dans l'Armija BiH, l'armée du gouvernement de Bosnie-Herzégovine tandis que des Russes, des Ukrainiens, des Roumains et des Grecs rejoignent l'armée serbe et surtout les troupes de la République serbe de Bosnie.

La Croatie n'attire pas plus de volontaires que ses adversaires mais ceux-ci sont souvent décrits soit comme des mercenaires, soit comme des militants de l'extrême-droite. Il est évident que les anciens volontaires dans les forces croates refusent ces adjectifs et se définissent avant tout comme des soldats au service de l'indépendance et de la liberté du peuple croate. C'est au final prés de 500 volontaires étrangers venant de 35 pays qui auraient combattu dans les formations croates que ce soit la Garde nationale croate (ZNG), l'armée croate (HV), la Ligue de défense croate (HOS), la Force de défense croate (HVO) puis à partir de 1992 dans les forces croates déployées en Bosnie.

Loin des condamnations et des apologies, étudier les volontaires étrangers en Croatie peut permettre de mieux comprendre un phénomène militaire, à la fois original mais très présent dans tous les conflits, le volontariat.

David FRANCOIS

dimanche 1 septembre 2013

Un premier bilan



Le 1er septembre marque le premier semestre d’existence de L’autre côté de la colline. Durant ces six mois, 29'000 pages ont été consultées par 7'422 visiteurs uniques. Il s’agit de chiffres encourageants dans la mesure où le nombre de visiteurs a progressé régulièrement depuis la mise en ligne du blog alors que dans le même temps l’objectif visant à publier trois articles par mois a été tenu, voire dépassé par l'ajout d'autres billets (qui n'étaient pas forcément des articles). La croissance du nombre de visiteurs est aussi due à plusieurs membres de forums et animateurs de blogs qui ont régulièrement attiré l’attention sur nos articles, et que nous profitons de remercier à cette occasion, tout comme nous remercions notre premier contributeur, Jérôme Percheron, qui nous avait fait l’honneur de nous soumettre un très bon article portant sur les dernières phases de la guerre entre l’Afrique du Sud et l’Angola. Par ailleurs, L’autre côté de la colline bénéficiera bientôt de la contribution d’une nouvelle plume, et non des moindres, puisqu’il s’agit d’Albert Grandolini, un des meilleurs spécialistes de l’histoire militaire asiatique, auteur notamment de Fall of the Flying Dragons : South Vietnamese Air force 1973-1975 (Harpia Publishing, 2011), d’articles dans des magazines comme le Fana de l’aviation ou Batailles et Blindés et sur le site du Air Combat Information Group.

mardi 20 août 2013

L’armée suisse à l’aube de la Grande Guerre


La Suisse fut, à bien des égards, un pays privilégié durant le XXe siècle, ne serait-ce que parce qu’elle échappa à ce qu’une certaine historiographie a nommé les « guerres civiles européennes », ou en d’autres termes, aux premières et deuxièmes guerres mondiales. Préservée des combats, l’histoire de l’armée suisse suscite logiquement un intérêt bien moindre que celui porté aux forces belligérantes durant ces conflits. En Suisse même, de manière générale, si le rôle du pays durant la deuxième guerre mondiale a fait l’objet d’âpres débats politico-historiques durant les années 90 et au-delà, l’histoire de l’armée suisse avant et pendant la « Der des Ders » reste largement une affaire d’initiés. Pourtant, à bien des égards, l’étude de cette institution à l’aube de la Grande Guerre n’est pas sans intérêts. En effet, si l’on peut arguer que, en 1914, l’armée helvétique était raisonnablement bien préparée, du moins si on la compare à celles d’autres petites nations, ses lacunes sont révélatrices d’une cécité alors presque générale dans le monde occidental face à l’avènement de ce que l’on appellera par la suite la guerre totale. En revanche, certaines autres faiblesses révélées par la guerre étaient intrinsèques au pays ou à la perception stratégique de ses dirigeants.
Adrien Fontanellaz


samedi 10 août 2013

La bataille de Nancy ou la fin du rêve bourguignon

Il est des batailles qui ne restent que dans les mémoires régionales et qui pourtant ont façonné le visage de l'Europe moderne. Celle qui se déroula devant Nancy le 5 janvier 1477 entre parfaitement dans cette catégorie. Bien connue en Lorraine, un peu moins en Bourgogne, elle est largement ignorée ailleurs. La raison en est simple : cette bataille n'entre pas dans le roman national français. Ici pas de défaite ou de victoire des armes du roi de France et la bataille ne retient l'attention que par l'élimination du grand rival de Louis XI que fut Charles le Téméraire et par le rattachement définitif du duché de Bourgogne au domaine royal.

C'est oublier que si Charles avait vaincu la coalition des Lorrains et des Suisses il aurait fait un énorme pas pour donner une plus grande cohérence territoriale à ses États qui couvraient déjà les actuels Pays-Bas, Belgique, Luxembourg mais aussi le Nord-Pas de Calais, la Franche-Comté, la Bourgogne et le Haut-Rhin1. Charles, qui ne cache pas alors ses immenses ambitions, demande à l'empereur germanique le titre de roi de Bourgogne. En septembre 1473 la rencontre a lieu à Trêves pour un couronnement. Mais le faste et l'éclat des Bourguignons froissent l'empereur qui préfère rejoindre discrètement Cologne. Qu'à cela ne tienne, le Téméraire espère bien réussir à donner sa fille et unique héritière Marie en mariage à Maximilien, le fils de Frédéric III. L'empereur ne pourra alors refuser le titre royal à Charles surtout si ce dernier s'impose comme le plus puissant seigneur des marches occidentales du Saint-Empire ressuscitant l'ancien Lotharingie. Mais il doit pour cela prendre le contrôle du duché de Lorraine.

David FRANCOIS

jeudi 8 août 2013

Retour sur la bataille de Xuan Loc (Albert Grandolini)

Mon article sur la bataille de Xuan Loc a attiré l'attention d'Albert Grandolini, bien connu des lecteurs de la presse spécialisée en histoire militaire comme spécialiste de la guerre du Viêtnam et sa dimension militaire, sur laquelle il a signé bon nombre d'articles et quelques ouvrages. M. Grandolini a bien voulu me faire part de ses remarques sur mon travail et m'a apporté quelques précisions et corrections.


jeudi 1 août 2013

« Ils ont tué l'histoire-bataille ! » . Mythe ou réalité ?

« Histoire-bataille » : l'expression, péjorative, avait été utilisée par les fondateurs des Annales, Marc Bloch et Lucien Febvre. Ce terme se voulait une charge contre l'histoire telle qu'elle était pratiquée par les méthodiques, Seignobos et Langlois, depuis la fameuse Introduction aux études historiques (1897) qui offrait au grand public la méthode d'une quasi « science » historienne. La connotation péjorative a survécu dans l'histoire universitaire française et dans le grand public, bien au-delà, probablement, de l'intention réelle de ses auteurs, avant tout préoccupé de contrer l'influence de l'école « capétienne » et d'une histoire de droite et d'extrême-droite (liée à l'Action Française dans ce dernier cas) qui, à l'époque, commençait à prendre le pas sur les méthodiques. L'expression relevait donc aussi d'une stratégie personnelle et institutionnelle.

Stéphane Mantoux.

samedi 20 juillet 2013

Ante portas ! La bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)

Ante portas1 ! La bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)


Il y a un peu moins d'un an, je revenais, pour l'Alliance Géostratégique, sur la bataille de Xuan Loc2. J'affirmais, alors, que celle-ci était l'un des rares faits d'armes dont pouvait se vanter l'ARVN3 lors de la campagne ultime du Nord-Viêtnam contre le régime de Saïgon, en 1975. Des lectures réalisées depuis me conduisent à infirmer ce point de vue. Xuan Loc est bien le succès défensif le plus connu de l'armée sud-viêtnamienne à la veille de son effondrement, mais l'ARVN a su, dans d'autres engagements, souvent plus restreints, résister pendant un temps à la poussée nord-viêtnamienne. Si le souvenir de ce succès est plus fort, c'est en raison de la personnalité même de son chef d'orchestre, le général Le Minh Dao, commandant de la 18th Infantry Division, qui a survécu aux camps communistes pour émigrer aux Etats-Unis et participer à l'entretien de la mémoire de l'affrontement, avec de nombreux autres vétérans. Etudier la bataille de Xuan Loc, c'est pourtant toujours, comme je l'affirmais déjà il y a un an, tenter de comprendre pourquoi l'ARVN n'a pu résister à l'offensive de l'armée populaire du Viêtnam. La réhabilitation légitime de la performance sud-viêtnamienne -négligée pendant longtemps par les Américains eux-mêmes, sans parler des Français- ne doit pas masquer l'échec final des Republic of Vietnam Armed Forces, qui ne pouvaient espérer l'emporter, en raison de faiblesses structurelles. C'est en ce sens que la performance du général Dao et de la 18th Infantry Division reste remarquable, car elle montre à la fois le meilleur de l'ARVN et ses limites, qui conduisent à la défaite finale.


Stéphane Mantoux.


vendredi 19 juillet 2013

Vidéo : la bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)

Ci-dessous, la vidéo de présentation du prochain article à paraître sur le blog le 20 juillet. En raison de problèmes techniques, le traditionnel commentaire vidéo de l'article est absent cette fois-ci. Bon visionnage !





mercredi 10 juillet 2013

Une guerre de rue : communistes et nazis dans la bataille pour Berlin (1929-1933)

A partir de 1929, la situation générale de l'Allemagne connaît un profond changement à la suite du krach boursier américain. La crise économique qui frappe le pays se manifeste par une hausse importante du chômage. Elle entraîne également un processus de radicalisation politique qui se traduit au quotidien par la montée de la violence politique, surtout entre communistes et nazis. L'un des enjeux majeurs de cette lutte est le contrôle de la capitale du Reich, Berlin. Pour les communistes, la ville rouge, est un bastion qui doit faire rayonner le communisme sur toute l'Allemagne. Pour les nationaux-socialistes, dont le mouvement est alors essentiellement bavarois, s'imposer à Berlin est indispensable pour apparaître comme une véritable force nationale.

Berlin devient un champ de bataille entre deux mouvements pour qui l'usage de la force est jugé comme légitime dans le cadre de la compétition politique. Cette guerre de rue dure jusqu'en 1933 et le moment où les nazis s'emparent du pouvoir pour utiliser la violence d'État afin d'écraser impitoyablement leurs adversaires.

Il ne s'agit pas ici de faire le récit de quelques rixes mais de montrer les phases d'un conflit urbain de basse intensité. De mai 1930 à novembre 1931 ce ne sont pas moins de 31 personnes qui trouvent la mort dans des combats de rue à Berlin. Le nombre des blessés est infiniment plus élevé et cela dans la capitale d'une démocratie parlementaire en temps de paix.

David FRANCOIS

lundi 1 juillet 2013

L’armée romaine d’Orient et la fin du royaume vandale d’Afrique


Alors que l'empire romain d'Occident succombait à l'issue d'une succession désastreuse de pertes territoriales et de luttes intestines, l'empire romain d'Orient traversait le Ve siècle sans subir de dommages majeurs. Si Constantinople n'échappa pas aux guerres civiles, aux défaites militaires, ou encore à une très forte pression barbare dans les Balkans, ces épreuves ne mirent pas fondamentalement en péril la stabilité politique ou encore l'assise économique de l'empire. En effet, durant ce siècle, la plupart des empereurs qui se succédèrent sur le trône régnèrent longtemps alors que l'absence de conflits prolongés avec les Perses sassanides laissèrent les provinces les plus riches du domaine impérial inviolées. A son avènement, l’empereur Justinien (527-565) disposait donc d’une armée importante financée par une administration fiscale efficace.

Une des causes souvent évoquées de la chute de l’empire romain d’Occident est la décadence supposée de son armée à partir des réformes initiées par Dioclétien, symbolisées par la disparition des grandes légions à dix cohortes du principat. Hors, évoquer brièvement la destruction du royaume vandale d’Afrique par Bélisaire, brillant général dépêché par Constantinople, offre l’occasion de revenir sur les caractéristiques de l’armée romaine sous le règne de Justinien. Comme celle-ci était encore très similaire à celle de Théodose un siècle plus tôt, cette campagne donne un aperçu des capacités de l’armée romaine tardive, malgré l’inévitable imprécision induite par le manque de sources décrivant l’institution dans sa globalité. Deux siècles séparent ainsi deux manuscrits essentiels; la Notitia Dignitatum et le Strategikon de Maurice, alors que comme toute institution, l’armée évoluait constamment. De plus hier comme aujourd’hui, les dotations et l’organisation théorique sont une chose, la réalité des faits en est une autre. 

Adrien Fontanellaz 

jeudi 20 juin 2013

La guerre du Chaco




La guerre du Chaco figure parmi les conflits les plus sanglants ayant touché l’Amérique latine au XXe siècle. Dans le monde francophone, elle est surtout connue de par la caricature qu’en fit Hergé dans les aventures de Tintin. Pourtant, si celle-ci attribue son déclenchement à un mélange détonnant de caudillisme et d’appât du gain, la réalité, comme toujours, est bien plus complexe, les causes du conflit remontant à l’indépendance des deux nations antagonistes.
 

Adrien Fontanellaz

lundi 10 juin 2013

1870-1871: l'armée des Vosges et les trois batailles de Dijon

Place du 30 octobre, rue Bossack, avenue du Drapeau, avenue Canzio sont des noms plus ou moins familiers pour les habitants de Dijon. Pourtant les événements et les personnes, tous liés à ce traumatisme national que fut la guerre de 1870 auxquels ils font référence sont largement oublié. Oublié aussi que la ville a élu député le 8 février 1871 le champion de l'unification italienne, le chef de l'expédition des Milles, le général Giuseppe Garibaldi alors commandant de l'armée des Vosges. L'historiographie a aussi largement négligé le rôle de la région dijonnaise lors de la guerre de 1870-1871. Si Sedan, Reichsoffen, Gravelotte, Bazeilles sont des lieux de bataille toujours bien identifiés, il n'en est pas de même pour Dijon où Allemands et Français se sont affrontés à trois reprises
La Bourgogne est en effet une région clef dans l'affrontement qui s'amorce après la défaite de Sedan entre les forces allemandes et celles de la jeune IIIe République. Elle constitue un verrou qui commande l'accès à la vallée de la Saône et donc à Lyon mais surtout au bassin de la Loire où Gambetta réorganise l'armée de la République. En clair, si la Bourgogne tombe, disparaît tout espoir de retourner la situation et de prendre enfin l'avantage sur l'Allemagne.
L'oubli dans lesquelles sont tombées les trois batailles de Dijon a des origines éminemment politiques. A l'exception de la première bataille de Dijon en octobre 1870 les deux suivantes sont conduites par l'armée des Vosges, une armée qui au lendemain de l'armistice sent le soufre. Pour la France de l'Ordre moral elle est une abomination puisqu'elle rassemble les volontaires étrangers venus se mettre au service de la République, à l'image de son chef Garibaldi et de ses chemises rouges. Ces révolutionnaires et anticléricaux qui forment une Brigade internationale avant l'heure sont largement calomniés par les proches de Thiers. L'armée des Vosges si elle rassemble de nombreux étrangers compte pourtant dans ses rangs une majorité de Français organisés dans des corps de francs-tireurs. Cette seconde caractéristique est une tare dans la France vaincue puisqu'elle rappelle aux militaires leur incapacité en 1870, humiliation d'autant plus forte que que ces francs-tireurs et étrangers ont obtenu lors de la troisième bataille de Dijon une belle victoire contre les Prussiens. Et ce sont ces militaires qui, après 1870, prennent la plume pour écrire l'histoire de la guerre, négligeant ou minimisant le rôle de l'armée des Vosges et des combats de Bourgogne, tendance toujours perceptible dans l'historiographie française comme le montre la dernière grande synthèse de qualité parue sur la guerre de 1870, celle de Pierre Milza en 2009.

David FRANCOIS

samedi 1 juin 2013

Une « guerre éclair » à la soviétique. Le modèle mandchourien.

« Si ils [le commandement militaire japonais] avaient étudié nos nombreuses opérations offensives sur le front occidental, ils auraient pu apprendre la simple vérité : quand l'Armée Rouge attaque, elle frappe un coup mortel. » . C'est ainsi que le maréchal de l'artillerie soviétique Kazakov, dans ses mémoires parues en 1973, résume le sens de la victoire de l'Armée Rouge en Mandchourie, contre le Japon, en août 1945. Le « modèle mandchourien » de l'Armée Rouge est une approche particulière, durant la guerre froide, de la dernière campagne soviétique de grande envergure pendant la Seconde Guerre mondiale, contre l'armée japonaise du Kwantung. Le choix de ce modèle mandchourien par l'Armée Rouge à l'ère de la guerre nucléaire est dicté par celui de l'offensive. C'est une acception délibérée de l'offensive, au sein d'une guerre moderne. C'est aussi une idéalisation de la campagne de 1945 qui connaît un certain soutien institutionnel et une grande publicité dans le milieu militaire soviétique à partir de 1960. Elle réside dans la volonté de conduire des offensives stratégiques, reposant sur la combinaison des armes, et permettant d'emporter la décision dans la phase initiale des hostilités. Ce modèle mandchourien est avancé, en particulier, après la chute de Khrouchtchev en 1964, au moment où les forces soviétiques révisent leur doctrine stratégique et se tiennent prêtes pour une offensive qui n'est pas seulement limitée au cas d'un conflit frontalier avec la Chine. Il va contribuer à une certaine restructuration des forces conventionnelles de l'Armée Rouge, et sans doute porter à son pinacle l'efficacité de cet appareil militaire, au tournant des années 1970 et 1980, au risque de déclencher un conflit généralisé avec les Etats-Unis et leurs alliés.

Stéphane Mantoux.

lundi 27 mai 2013

Vidéo : le modèle mandchourien

Voici la présentation de mon prochain article sur le blog, à paraître le 1er juin. Il abordera la question du "modèle mandchourien" développé par l'Armée Rouge à partir de 1960. Cet article m'a été inspiré à la fois par le livre de Jacques Sapir, La Mandchourie oubliée, mais aussi par la question d'un commentateur anonyme sur ce fameux "modèle mandchourien" que Sapir ne faisait qu'aborder rapidement. Merci à lui, donc !




lundi 20 mai 2013

Les Mig-29 au combat


Le Mig-29, entré en service au sein de l'arsenal soviétique au début des années 80, s’est avéré être un acteur incontournable des conflits conventionnels de ces deux dernières décennies. A ce titre, il est intéressant de revenir brièvement sur sa participation dans trois guerres où il affronta en combat aérien différents adversaires, et de tenter de saisir la raison des performances décevantes d'un appareil pourtant présenté comme la Némésis des aviations de l'OTAN lors de son apparition. Cet article, évoquant brièvement les combats aériens menés par les forces aériennes irakiennes, yougoslaves et érythréennes ne saurait bien entendu prétendre à l’exhaustivité, comme l’attestent, par exemple, les deux Mig-29 syriens qui auraient été abattus en septembre 2001 par des chasseurs israéliens, ou encore le drone géorgien détruit par un appareil russe du même type au-dessus de l’Abkhazie dans les mois précédents la guerre des cinq jours d’août 2008.

Adrien Fontanellaz

mercredi 15 mai 2013

Le siège de Constantinople (1453)-2/2

L'armée ottomane


Pendant longtemps, toute étude sérieuse sur l'armée ottomane en Occident a été entravée par des préjugés liées à la peur du « péril turc », remontant à l'époque des conflits entre Etats chrétiens et l'Empire ottoman musulman. Ces préjugés sont tellement enracinés qu'ils sont aujourd'hui à peine remarqués : les costumes de la plupart des cirques, par exemple, sont souvent une moquerie à peine déguisée (sic) des uniformes ottomans. Les témoins de l'époque sont parfois beaucoup plus objectifs. Laonikos Chalcocondyle, qui écrit à la fin du XVème siècle, après 1480, note ainsi que le succès des Ottomans doit beaucoup à leur stricte discipline, à une bonne logistique, à une attention portée au bon état des routes, à des camps bien montés et à des services de premier ordre.


Les soldats de l'armée ottomane au début du XVème siècle : un fantassin yaya, un cavalier spahi de l'armée provinciale et un fantassin régulier.-Source : Osprey.


Dès le milieu du XIVème siècle, les sultans ottomans alignent des effectifs militaires considérables, relativement à la taille de leur Etat. Les Turcomans nomades servent en tant qu'akincis s'ils sont des volontaires attirés par le pillage, ou comme yürüks s'ils se regroupent en contingent tribal. Ce sont des archers montés, parfois équipés d'armures lamellaires et d'un lasso : ils ne peuvent prendre des forteresses ou occuper des territoires, aussi le sultan les utilise-t-il comme « raiders » sur la frontière. Orhan est le premier à organiser une armée véritablement professionnelle, comprenant des musulmans et des chrétiens. Les cavaliers sont dirigés par des sanjak beys et sont répartis en unités de 1000 et de 100. Les fantassins, de la même façon, sont regroupés en dizaines, centaines et milliers. Les hommes à pied sont surtout des archers : quand ils servent chez les Byzantins, ceux-ci les appellent mourtatoi. Payés en numéraire, on leur octroie ensuite des terres. Ces troupes sont en général plus fidèles au chef local qu'au sultan, aussi celui-ci les relègue-t-il souvent en deuxième ligne dès la fin du XIVème siècle.


vendredi 10 mai 2013

Le siège de Constantinople (1453)-1/2

La date de 1453 peut-elle marquer, comme certains l'ont fait, la fin du Moyen Age ? De fait, la disparition de l'Empire byzantin survient alors que la Renaissance a déjà commencé en Italie. Depuis un demi-siècle, les érudits byzantins arrivent en nombre en Occident. La conquête de l'Egypte par les Ottomans a davantage de répercussions pour les transactions commerciales, en particulier celles des cités italiennes, que la chute de Constantinople. En Europe, si beaucoup sont choqués par la tombée de la ville, les Etats et les souverains sont préoccupés par des problèmes plus immédiats géographiquement. La papauté essaie de mener la contre-attaque mais sans y parvenir véritablement. En réalité, la chute de Constantinople est importante d'abord pour les deux camps concernés. Les Ottomans assurent la pérennité de leur empire en Europe en prenant la ville. Ils convoitent alors la Roumélie (« le pays des Romains ») de la même façon que les conquistadors espagnols convoiteront plus tard le Nouveau Monde. Pour les Grecs, c'est la fin d'un empire mais pas d'une civilisation, dont le souvenir perdure jusqu'à la renaissance de la Grèce en tant qu'Etat au XIXème siècle.


Stéphane Mantoux


dimanche 5 mai 2013

Interview de Pierre Streit : la bataille de Morat




Pierre Streit est historien et travaille pour le Département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des Sports. Ancien officier de carrière, il a le grade de major EMG et sert comme officier de milice à l'état-major de la brigade blindée 1. Il est directeur scientifique du Centre d'histoire et de prospective militaire à Lausanne et membre du comité de l'Association suisse d'histoire et de sciences militaires à Berne . Auteur de nombreux articles sur l'histoire militaire et la polémologie, il a déjà plusieurs ouvrages à son actif, portant sur l’histoire militaire suisse ou encore l’armée romaine. Il a notamment publié Morat (1476), l’indépendance des cantons suisses dans la collection Campagnes & stratégies des éditions Economica en mars 2009. Dans cette interview, Pierre Streit a accepté de répondre à nos questions sur la bataille de Morat, dont l’issue scella non seulement les ambitions du duc de Bourgogne, mais représente aussi, dans l’imagerie populaire, une des dernières étapes du déclin de la chevalerie face à la ré-émergence de l’infanterie.



Propos recueillis par Adrien Fontanellaz


mercredi 1 mai 2013

Opération Unthinkable : quand Churchill préparait la Troisième Guerre mondiale


 En avril 1945 quand le monde apprend la mort du président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt, les dirigeants nazis enfermés à Berlin, et Hitler en particulier, se prennent à espérer que les alliés anglo-saxons vont faire la paix avec le Reich et pourquoi pas soutenir la Wehrmacht contre l'Armée rouge. Pour beaucoup, cette croyance en un retournement des alliances, est un signe supplémentaire de la folie et de la perte du sens de la réalité d'un IIIe Reich à l'agonie. Pourtant Staline croit, jusqu'à la capitulation allemande, en cette possibilité.

Si la paranoïa stalinienne est démentie par les faits, le 8 mai 1945, alors que les peuples du monde se réjouissent de la fin de la guerre en Europe et de l’écrasement du nazisme, l'un des principaux artisans de cette victoire est inquiet. Le Premier ministre britannique, Winston Churchill, envisage en effet une nouvelle guerre où les Alliés occidentaux s'opposeraient désormais aux Soviétiques. La méfiance du maître du Kremlin n'est donc pas sans fondement et surtout elle ne relève pas totalement d'une maladie mentale propre aux dictateurs.

Churchill est persuadé que Staline ne tiendra pas les engagements pris à Yalta et les informations qu’il reçoit lui confirment que les Soviétiques installent leur pouvoir en Europe orientale, notamment en Pologne. Il estime alors que seule une épreuve de force peut faire reculer le Kremlin. Il demande donc à ses généraux d'établir un plan d'attaque contre son allié soviétique et fixe comme jour J le 1er juillet 1945. L'opération Unthinkable, tel est le nom de ce projet, est bien le premier plan stratégique d'une guerre froide qui s'annonce et la preuve que dès le printemps 1945 les anciens alliés se préparent à une Troisième Guerre mondiale.

David FRANCOIS

samedi 20 avril 2013

« Général Malin » . Un portrait de Mikhaïl Katoukov

Le 10 avril 1945, la ville de Königsberg tombe aux mains de l'Armée Rouge après quatre jours de violents combats. Le maréchal soviétique Vassilievsky, représentant spécial de la Stavka qui a pris la tête du 3ème Front de Biélorussie pour mener à bien le siège de Königsberg, fait amener devant lui les généraux allemands capturés. Bagramian, qui commande le 1er Front de la Baltique également impliqué dans l'opération, raconte la scène dans ses mémoires parus dans la décennie 19701. Vassilievsky demande aux généraux allemands les noms de leurs homologues soviétiques dont ils ont entendu parler. Ils donnent les noms de Vorochilov, Boudienny et Timochenko, autrement dit les maréchaux qui étaient aux commandes de l'Armée Rouge en 1939-1940, avant le déclenchement de Barbarossa. L'anecdote montre évidemment le mépris total dans lequel est tenue l'Armée Rouge par les Allemands : un vainqueur qui n'a vaincu que par la force brute du nombre et par la terreur inspirée par les commissaires politiques et le NKVD. C'est bien la preuve que la Wehrmacht a été battue par meilleure qu'elle-même. Si les noms des principaux commandants de fronts de l'Armée Rouge sont assez bien connus du public francophone2, en revanche, ce n'est pas forcément le cas pour les officiers situés juste au-dessous dans la hiérarchie : les commandants d'armées et en particulier les 6 commandants principaux des 6 armées de chars, qui sont les outils par excellence de l'art opératif mis en oeuvre par les Soviétiques. Le plus célèbre est peut-être Rotmistrov, parce qu'il a conduit la 5ème armée de chars de la Garde à Prokhorovka, le 12 juillet 1943, affrontement qui a produit une abondante littérature et un non moins abondant débat historiographique. De Katoukov en revanche, peu de gens connaissent le nom. C'est peut-être pourtant celui qui a le plus incarné l'idéal du général tel que le souhaitait l'Armée Rouge. Dresser la biographie de Mikhaïl Katoukov, c'est donc remettre à l'honneur la performance soviétique face à la Wehrmacht mais c'est aussi mettre en valeur les qualités des hommes qui la dirigent au combat contre les Allemands, produits d'un système qu'on dépeint trop souvent comme totalitaire et niant, finalement, l'individu.


Stéphane Mantoux 

vendredi 19 avril 2013

Vidéo : "Général Malin". Un portrait de Mikhaïl Katoukov

Ci-dessous, vidéo de présentation de mon article du mois d'avril à paraître demain sur L'autre côté de la colline : il est dédié à Katoukov, le commandant de la 1ère armée de chars de la Garde Soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. A noter deux petites erreurs que j'ai commises : ce n'est pas l'article du mois de mai, comme je le dis au début, mais bien celui du mois d'avril (!), et Katoukov, lors de l'offensive contre le saillant de Rjev, commande non pas un corps blindé mais le 3ème corps mécanisé. Les images d'archives sont tirées du film soviétique de propagande Victoire en Ukraine (1945). On aperçoit d'ailleurs, dans un bref passage, Katoukov. Bon visionnage !


mercredi 10 avril 2013

Les colosses de Kaigun; les cuirassés Yamato et Musashi


 
Les Yamato et Musashi furent les cuirassés les plus gros et les plus puissamment armés jamais construits. Ces deux navires étaient surtout l'incarnation d'une doctrine et la résultante d'un contexte géostratégique particulier. Ironiquement, aucun des deux vaisseaux ne combattit dans le rôle pour lequel il fut conçu, et leur impact sur la guerre navale contre les USA ne fut que limité. Voici une brève narration de leur histoire, alors que le 7 avril 2013 marque le 68ième anniversaire du naufrage du Yamato.


Adrien Fontanellaz

vendredi 5 avril 2013

lundi 1 avril 2013

La guerre contre l'Iran, août 1941



En août 1941, l'Europe est dominée par l'Allemagne hitlérienne. La Wehrmacht a envahi l'Union soviétique le 22 juin 1941. Après Minsk, Smolensk est tombée le 16 juillet et les unités allemandes avancent sur Kiev. A l'autre bout de l'Europe, la Grande-Bretagne est isolée dans son île qu'elle a transformé durant l'été 1940 en forteresse. L'armée de Sa Majesté est alors obligée d'affronter l'ennemi en Afrique du nord où le général Rommel, après avoir repris la Libye à la tête de son Afrika Korps, atteint à la mi-juin 1941 la frontière égyptienne. L'expansion allemande en URSS et en Afrique ressemble alors aux bras d'une tenaille dont les pointes sont destinées à se rejoindre au cœur du Moyen-Orient après avoir respectivement franchi le canal de Suez et les monts du Caucase. Les Britanniques, conscients de ce danger et de la fragilité de leur position en Palestine, décident alors de prendre de gré ou de force le contrôle du Proche et Moyen-Orient. En avril 1941, ils chassent donc d'Irak le gouvernement pro-allemand de Rachid Ali al Gillani. En juin 1941, conjointement avec les Forces françaises libres du général de Gaulle, l'armée britannique s'empare du Liban et de la Syrie. Reste le cas de l'Iran à l'heure où l'invasion de l'URSS bouleverse les grands équilibres internationaux et fait naître de nouvelles coalitions.

David FRANCOIS

lundi 25 mars 2013

La guerre de frontière sud-africaine I


L’escalade finale (1987-1989)

1ère partie : les opérations

La « guerre de frontière » ou « guerre du bush » sud-africaine est un conflit impliquant directement l’Afrique du Sud, l’Angola, Cuba et indirectement les Etats-Unis et l’Union Soviétique ainsi que certains de ses alliés (RDA, Vietnam). Il s’est déroulé sur le territoire angolais de 1975 à 1989. Cet article traite principalement de la phase finale de cette guerre (1987-1989), qui en représente le point culminant en termes d’intensité et de moyens engagés. Très peu médiatisé, ce conflit a fait l’objet de beaucoup de propagande et de rares documents objectifs, dans le contexte idéologique de la guerre froide et de la fin de l’Apartheid.


Par Jérôme Percheron

jeudi 21 mars 2013

Premier sondage terminé : merci à tous !

Le premier sondage du blog, pour choisir un article à paraître au mois d'avril, est terminé. Vous avez été plus de 50 à voter, ce qui est un excellent début pour un blog si jeune !

Je ne suis pas surpris du résultat mais je suis heureux de constater que plus d'un tiers des votants a choisi la première guerre du Congo (1996-1997), un sujet encore plus exotique que la biographie de Katoukov qui reste cependant, elle aussi, très originale.

Que ceux qui ont voté pour le sujet perdant ne soient pas déçus : il reste dans la réserve des thèmes à traiter, ce qui veut dire qu'il le sera à un moment ou un à autre. Merci à tous et rendez-vous au mois d'avril pour la biographie du maréchal soviétique Katoukov !

mercredi 20 mars 2013

Les vraies Têtes Brûlées. La VMF-214, mythe et réalité

La série télévisée Les Têtes Brûlées1 a fait de l'escadrille VMF-214, opérant dans le Pacifique sud sur Corsair, un groupe de bagarreurs et de voyous ayant échappé à la cour martiale, menant une guerre presque paradisiaque, sous les palmiers, en compagnie de jolies infirmières, et de temps en temps, des Japonais. On s'en doute, la réalité est un peu moins romantique. En réalité, la postérité de la VMF-214 se confond surtout avec celle d'un de ses commandants, le légendaire Gregory « Pappy » Boyington, dont l'autobiographie écrite après la guerre est truffée d'approximations et de quelques mensonges, et qui a servi de manière assez lâche de source d'inspiration pour la série télévisée. Les pilotes de Marines ont en fait opéré sur une machine formidable mais difficile à manipuler, le F4U Corsair. Le Pacifique sud, bien que paradisiaque par certains côtés, n'en est pas moins un milieu hostile, où les bactéries et les insectes provoquent parfois plus de pertes que la guerre, et où les pilotes abattus peuvent mourir de soif ou d'insolation dans leur canot de sauvetage perdu dans les immensités de l'océan. En outre, l'histoire de la VMF-214, comme on va le voir, ne se résume pas qu'à la période de commandement de « Pappy » Boyington : elle opère sur un théâtre d'opérations et durant une période qui restent, toutes proportions gardées, moins connus que l'offensive américaine menée par Nimitz dans le Pacifique central à partir de novembre 1943. Retour sur une escadrille de légende de l'US Marine Corps pendant la guerre du Pacifique.






Stéphane Mantoux 

mardi 19 mars 2013

Vidéo : la VMF-214, les vraies Têtes Brûlées

Ci-desssous, une petite vidéo de présentation de mon article à paraître demain, 20 mars, et consacré aux Têtes Brûlées, la VMF-214, qui opère dans le Pacifique sud pendant la Seconde Guerre mondiale... mythe et réalité d'une escadrille de légende !


dimanche 10 mars 2013

La bataille de Kinshasa



Sous nos latitudes, l’image des combattants africains se résume bien souvent à celle de miliciens drogués et sanguinaires s’affrontant dans le cadre de rivalités ethniques obscures. Certes, des films comme Lord of War ou Blood Diamond renvoient bel et bien à une réalité ; le Revolutionary United Front de Foday Sankoh en Sierra Leone ou encore la Lord Resistance Army de Joseph Kony en Ouganda ne sont pas des inventions de cinéastes occidentaux en mal de clichés. Néanmoins, s’intéresser aux guerres ayant frappé l’Afrique subsaharienne révèle aussi l’existence d’institutions militaires capables de mener des opérations complexes et ambitieuses. La bataille de Kinshasa, durant laquelle s’affrontèrent les troupes de plusieurs pays africains, est à cet égard révélatrice.

Adrien Fontanellaz

lundi 4 mars 2013

Sondage : donnez votre avis pour un des articles du mois d'avril !

L'objectif de ce blog collectif est de proposer trois articles mensuels, individuels ou collectifs. Le choix des sujets étant très libre, mais aussi fonction des intérêts propres à chacun, bien que nous essayons d'élargir un peu nos compétences, nous avons pensé à solliciter les lecteurs du blog pour qu'ils puissent parfois choisir un thème parmi d'autres.

Vous trouverez dans la colonne de droite un sondage, ouvert jusqu'à la fin mars, pour choisir, entre deux propositions, le sujet que vous aimeriez voir traiter par moi-même (Stéphane Mantoux) pour le mois d'avril 2013. A vos souris, donc, pour donner votre avis ! Mes collègues feront peut-être de même à l'avenir.