jeudi 20 mars 2014

Interview de Rémy Porte (Joffre, Paris, Perrin, 2014)

Rémy Porte est un officier d'active de l'armée de terre française qui poursuit, depuis 2001, une double spécialisation, en histoire militaire et dans les relations internationales. Il a soutenu sa thèse en 2004 et son habilitation à diriger des recherches en 2009. Il s'intéresse en particulier à la Première Guerre mondiale, et plus largement aux conflits des IIIème et IVème Républiques en France. Depuis décembre 2011, il tient le blog Guerres et conflits. A l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, qui voit les publications fleurir, Rémy Porte livre plusieurs ouvrages, dont une biographie du maréchal Joffre (qui a sa page Facebook ici), qui s'est trouvé à la tête des armées françaises de l'entrée en guerre en 1914 à 1916. L'auteur a bien voulu répondre à quelques questions, ce dont je le remercie.




Propos recueillis par Stéphane Mantoux.

lundi 10 mars 2014

Anatomie d'un coup d'État raté: Hitler et le putsch de la brasserie

Les 8 et 9 novembre 1923, Adolf Hitler et le jeune parti nazi dirigent une coalition de groupes nationalistes qui tente un coup d’État qui entre dans l'histoire sous le nom de putsch de la brasserie. Il débute en effet dans la Bürgerbräukeller, une des plus grandes brasseries de Munich, avec l'espoir de prendre le pouvoir en Bavière pour ensuite marcher sur Berlin et renverser la République de Weimar. Le putsch échoue finalement et les autorités bavaroises parviennent à faire condamner 9 de ses responsables. Cet événement qui aurait pu passer largement inaperçu dans l'histoire, fort mouvementée, de l'Allemagne d'après-guerre va néanmoins devenir, après 1933, une geste héroïque pour le mouvement nazi et faire partie intégrante de la mythologie qui entoure la course au pouvoir menée par Hitler.

David FRANCOIS

samedi 1 mars 2014

« Choc et effroi ». Los Zetas

Los Zetas. Le nom est désormais devenu incontournable de la longue histoire des cartels mexicains. Le groupe, composé d'anciens soldats des forces spéciales mexicaines, est né pour servir, au départ, de garde rapprochée au chef du puissant cartel du Golfe. Ces défecteurs de l'armée ont imposé dans le milieu des cartels des techniques militaires, des tactiques de choc, offensives, tout en faisant usage d'une grande brutalité. Au bout de quelques années, cette élite paramilitaire est devenue suffisamment puissante et sûre d'elle-même pour s'émanciper de son « patron », le cartel du Golfe, et soutenir une véritable guerre contre celui-ci et ses alliés du cartel de Sinaloa, ennemi juré des Zetas. Le groupe a profité de son émancipation pour s'implanter en dehors du Mexique, aux Etats-Unis, mais aussi en Amérique centrale, et notamment au Guatemala. Bien que fragilisé par la mort ou l'arrestation successives de plusieurs chefs en 2012-2013, les Zetas n'ont pas disparu. Ils ont contribué à la militarisation accélérée des autres cartels et groupes mafieux, pour faire face à la menace qu'ils constituaient. C'est au cours de la lutte fratricide avec le cartel du Golfe que sont apparus, par exemple, les premiers véhicules blindés improvisés au Mexique. Un groupe comme la Familia Michoacana a relevé le défi pour affronter à armes égales les Zetas. Ceux-ci se sont davantage imposés par leur excellence militaire et leur capacité à terroriser leurs ennemis plutôt que par la corruption ou les manoeuvres en coulisse. L'une des dernières conséquences du processus enclenché par les Zetas -qui a aussi conduit à faire grimper de manière vertigineuse le taux de violence du pays- est l'apparition, parfois discrètement encouragée par l'Etat, de milices d'autodéfense populaires, en particulier dans l'Etat du Michoacan.


Stéphane Mantoux