Une colonne de combattants de l'Etat islamique progresse en direction de l'aéroport de T4 le 11 décembre.
Après avoir perdu Palmyre le 27 mars 2016, l’Etat islamique lance une offensive éclair sur la ville début décembre. En sept jours, l’EI reprend aux loyalistes les champs gaziers de Shaer, Maher, Jazal, Jihar, la ville de Palmyre et met le siège par devant la base aérienne de T4[1], la plus importante de Syrie. Cette poussée sans équivalent dans le conflit syrien réduit un saillant loyaliste de 85 sur 55 km (en son emplacement le plus large) du désert syrien – véritable profondeur stratégique de l’Etat islamique. Pourtant, le régime disposait d’un important avantage en effectifs et en matériels dans la ville et ses environs. A travers cet article, nous allons tenter d’expliquer les raisons de la recapture de Palmyre par l’EI et d’éclairer le lecteur sur le terrain difficilement compréhensible de la guerre en Syrie.
Jean-Jacques Langendorf est historien,
écrivain et maître de recherche à l'Institut de Stratégie et des Conflits –
Commission Française d'Histoire Militaire. Auteur prolixe, il a beaucoup écrit
sur l'histoire militaire suisse mais aussi sur des sujets plus inattendus. Jean-Jacques
Langendorf a publié La pensée militaire prussienne, études de Frédéric le
Grand à Schlieffen aux éditions Economica en 2012 et a bien voulu répondre
à nos questions sur son ouvrage.