La
Première Guerre mondiale voit l'apparition de la guerre aérienne
qui devient un élément essentiel de la guerre moderne. Si cette
nouvelle arme fait ses preuves sur le plan opérationnel, notamment
tactique, les bases de son utilisation stratégique sont également
posées durant le premier conflit mondial avec les prémisses de ce
qui sera appelé ultérieurement le bombardement stratégique. Il
s'agit d'abord par ce moyen de frapper la machine de guerre adverse
loin en arrière du front afin de la paralyser, mais le bombardement
du territoire ennemi est aussi une arme psychologique destinée à
terroriser les populations civiles. Si des raids de bombardement ont
lieu sur Paris, la Belgique, en mer Baltique et même en Afrique
entre 1914 et 1918, les seules campagnes systématiques visant des
objectifs civils et militaires se déroulent contre l'Angleterre.
Pour
cela l'Allemagne possède une longueur d'avance sur ses adversaires
notamment grâce à aux progrès technologiques réalisés outre-Rhin
dans le domaine des appareils plus léger que l'air. La flotte de
dirigeables, essentiellement de marque Zeppelin, de l'armée du
Kaiser, conçue à l'origine pour des missions de
reconnaissance et de collectes d'informations afin de signaler les
mouvements de l'infanterie ou de découvrir les positions de
l'artillerie ennemie, va devenir pour les populations civiles
anglaise le symbole de la mort venant du ciel. Transformés en
bombardiers, les Zeppelins vont en effet réussir à répandre la
peur dans toute l'Angleterre.
David FRANCOIS.