Si la
participation depuis des siècles des femmes aux différents conflits
militaires est une donnée historique incontournable, même si John
Keegan considère la guerre comme une activité exclusivement
masculine, leur rôle effectif dans ces affrontements est un domaine
récent de la recherche historique qui prend place dans un courant
historiographie récent né aux États-Unis, la gender history.
La guerre est toujours un moment important pour la place des femmes
dans la société. Le départ des hommes à la guerre leur offre des
opportunités nouvelles pour sortir des rôles traditionnels dans
lesquelles les confinent des sociétés patriarcales. La Première
Guerre mondiale est sur ce point un tournant puisque les femmes
remplacent les hommes dans les usines et dans différents services
publics dans le cadre d'une mobilisation totale de la société.
La
Seconde Guerre mondiale est un second moment fort de cette
participation des femmes à la guerre puisque les différents
belligérants sont encore contraints de mobiliser des millions de
femmes pour l'effort de guerre. Elles jouent un rôle crucial sur le
front économique. En Grande-Bretagne elles sont soumises à la
conscription afin de former une armée de travailleuses. Aux
États-Unis, l'image de Rosie la Riveteuse devient un symbole de
cette mobilisation féminine. L'Allemagne mobilise également les
femmes mais avec moins de succès ce qui l'oblige à recruter de
force une main-d'œuvre étrangère.
Si la
mobilisation des femmes sur le front économique amplifie celle
effectuée entre 1914 et 1918, la Seconde Guerre mondiale offre de
nouvelles opportunités aux femmes notamment au sein des forces
armées. En URSS ce sont des centaines de milliers de femmes qui
prennent les armes et servent dans les rangs de l'Armée rouge tandis
qu'aux États-Unis elles s'engagent également dans l'armée mais
sans jamais néanmoins combattre sur le front. Surtout, dans chacun
de ces deux pays, des femmes parviennent à intégrer un domaine
jusqu'alors exclusivement masculin, celui de l'aviation.
David FRANCOIS