Voici la présentation de mon prochain article sur le blog, à paraître le 1er juin. Il abordera la question du "modèle mandchourien" développé par l'Armée Rouge à partir de 1960. Cet article m'a été inspiré à la fois par le livre de Jacques Sapir, La Mandchourie oubliée, mais aussi par la question d'un commentateur anonyme sur ce fameux "modèle mandchourien" que Sapir ne faisait qu'aborder rapidement. Merci à lui, donc !
lundi 27 mai 2013
lundi 20 mai 2013
Les Mig-29 au combat
Le
Mig-29, entré en service au sein de l'arsenal soviétique au début des années
80, s’est avéré être un acteur incontournable des conflits conventionnels de
ces deux dernières décennies. A ce titre, il est intéressant de revenir
brièvement sur sa participation dans trois guerres où il affronta en combat
aérien différents adversaires, et de tenter de saisir la raison des
performances décevantes d'un appareil pourtant présenté comme la Némésis des
aviations de l'OTAN lors de son apparition. Cet article, évoquant brièvement
les combats aériens menés par les forces aériennes irakiennes, yougoslaves et
érythréennes ne saurait bien entendu prétendre à l’exhaustivité, comme
l’attestent, par exemple, les deux Mig-29 syriens qui auraient été abattus en
septembre 2001 par des chasseurs israéliens, ou encore le drone géorgien
détruit par un appareil russe du même type au-dessus de l’Abkhazie dans les
mois précédents la guerre des cinq jours d’août 2008.
Adrien
Fontanellaz
mercredi 15 mai 2013
Le siège de Constantinople (1453)-2/2
L'armée
ottomane
Pendant
longtemps, toute étude sérieuse sur l'armée ottomane en Occident a
été entravée par des préjugés liées à la peur du « péril
turc », remontant à l'époque des conflits entre Etats
chrétiens et l'Empire ottoman musulman. Ces préjugés sont
tellement enracinés qu'ils sont aujourd'hui à peine remarqués :
les costumes de la plupart des cirques, par exemple, sont souvent une
moquerie à peine déguisée (sic) des uniformes ottomans. Les
témoins de l'époque sont parfois beaucoup plus objectifs. Laonikos
Chalcocondyle, qui écrit à la fin du XVème siècle, après 1480,
note ainsi que le succès des Ottomans doit beaucoup à leur stricte
discipline, à une bonne logistique, à une attention portée au bon
état des routes, à des camps bien montés et à des services de
premier ordre.
![]() |
Les soldats de l'armée ottomane au début du XVème siècle : un fantassin yaya, un cavalier spahi de l'armée provinciale et un fantassin régulier.-Source : Osprey. |
Dès
le milieu du XIVème siècle, les sultans ottomans alignent des
effectifs militaires considérables, relativement à la taille de
leur Etat. Les Turcomans nomades servent en tant qu'akincis
s'ils sont des volontaires attirés par le pillage, ou comme yürüks
s'ils se regroupent en contingent tribal. Ce sont des archers montés,
parfois équipés d'armures lamellaires et d'un lasso : ils ne
peuvent prendre des forteresses ou occuper des territoires, aussi le
sultan les utilise-t-il comme « raiders » sur la
frontière. Orhan est le premier à organiser une armée
véritablement professionnelle, comprenant des musulmans et des
chrétiens. Les cavaliers sont dirigés par des sanjak beys et
sont répartis en unités de 1000 et de 100. Les fantassins, de la
même façon, sont regroupés en dizaines, centaines et milliers. Les
hommes à pied sont surtout des archers : quand ils servent chez
les Byzantins, ceux-ci les appellent mourtatoi. Payés en
numéraire, on leur octroie ensuite des terres. Ces troupes sont en
général plus fidèles au chef local qu'au sultan, aussi celui-ci
les relègue-t-il souvent en deuxième ligne dès la fin du XIVème
siècle.
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vendredi 10 mai 2013
Le siège de Constantinople (1453)-1/2
La
date de 1453 peut-elle marquer, comme certains l'ont fait, la fin du
Moyen Age ? De fait, la disparition de l'Empire byzantin
survient alors que la Renaissance a déjà commencé en Italie.
Depuis un demi-siècle, les érudits byzantins arrivent en nombre en
Occident. La conquête de l'Egypte par les Ottomans a davantage de
répercussions pour les transactions commerciales, en particulier
celles des cités italiennes, que la chute de Constantinople. En
Europe, si beaucoup sont choqués par la tombée de la ville, les
Etats et les souverains sont préoccupés par des problèmes plus
immédiats géographiquement. La papauté essaie de mener la
contre-attaque mais sans y parvenir véritablement. En réalité, la
chute de Constantinople est importante d'abord pour les deux camps
concernés. Les Ottomans assurent la pérennité de leur empire en
Europe en prenant la ville. Ils convoitent alors la Roumélie (« le
pays des Romains ») de la même façon que les
conquistadors espagnols convoiteront plus tard le Nouveau
Monde. Pour les Grecs, c'est la fin d'un empire mais pas d'une
civilisation, dont le souvenir perdure jusqu'à la renaissance de la
Grèce en tant qu'Etat au XIXème siècle.
Stéphane Mantoux
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dimanche 5 mai 2013
Interview de Pierre Streit : la bataille de Morat
Pierre Streit est historien et travaille pour le Département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des Sports. Ancien officier de carrière, il a le grade de major EMG et sert comme officier de milice à l'état-major de la brigade blindée 1. Il est directeur scientifique du Centre d'histoire et de prospective militaire à Lausanne et membre du comité de l'Association suisse d'histoire et de sciences militaires à Berne . Auteur de nombreux articles sur l'histoire militaire et la polémologie, il a déjà plusieurs ouvrages à son actif, portant sur l’histoire militaire suisse ou encore l’armée romaine. Il a notamment publié Morat (1476), l’indépendance des cantons suisses dans la collection Campagnes & stratégies des éditions Economica en mars 2009. Dans cette interview, Pierre Streit a accepté de répondre à nos questions sur la bataille de Morat, dont l’issue scella non seulement les ambitions du duc de Bourgogne, mais représente aussi, dans l’imagerie populaire, une des dernières étapes du déclin de la chevalerie face à la ré-émergence de l’infanterie.
Propos
recueillis par Adrien Fontanellaz
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mercredi 1 mai 2013
Opération Unthinkable : quand Churchill préparait la Troisième Guerre mondiale
En
avril 1945 quand le monde apprend la mort du président des
États-Unis Franklin Delano Roosevelt, les dirigeants nazis enfermés
à Berlin, et Hitler en particulier, se prennent à espérer que les
alliés anglo-saxons vont faire la paix avec le Reich et pourquoi pas
soutenir la Wehrmacht contre l'Armée rouge. Pour beaucoup, cette
croyance en un retournement des alliances, est un signe
supplémentaire de la folie et de la perte du sens de la réalité
d'un IIIe Reich à l'agonie. Pourtant Staline croit, jusqu'à la
capitulation allemande, en cette possibilité.
Si la
paranoïa stalinienne est démentie par les faits, le 8 mai 1945,
alors que les peuples du monde se réjouissent de la fin de la guerre
en Europe et de l’écrasement du nazisme, l'un des principaux
artisans de cette victoire est inquiet. Le Premier ministre
britannique, Winston Churchill, envisage en effet une nouvelle guerre
où les Alliés occidentaux s'opposeraient désormais aux
Soviétiques. La méfiance du maître du Kremlin n'est donc pas sans
fondement et surtout elle ne relève pas totalement d'une maladie
mentale propre aux dictateurs.
Churchill
est persuadé que Staline ne tiendra pas les engagements pris à
Yalta et les informations qu’il reçoit lui confirment que les
Soviétiques installent leur pouvoir en Europe orientale,
notamment en Pologne. Il estime alors que seule une épreuve
de force peut faire reculer le Kremlin. Il demande donc à ses
généraux d'établir un plan d'attaque contre son allié soviétique
et fixe comme jour J le 1er juillet 1945. L'opération Unthinkable,
tel est le nom de ce projet, est bien le premier plan stratégique
d'une guerre froide qui s'annonce et la preuve que dès le printemps
1945 les anciens alliés se préparent à une Troisième Guerre
mondiale.
David FRANCOIS
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