lundi 1 février 2016

Les Prétoriens de Lénine: Histoire des fusiliers lettons rouges

Les conditions de l'accession à l'indépendance des pays baltes début 1991, puis le développement à l'intérieur de ces jeunes États d'une politique anti-russe symbolisée en Lettonie par l'instauration d'une journée de commémoration en l'honneur des anciens volontaires de la Waffen SS, laissent l'image d'une nation lettone fortement hostiles au communisme. Si cette hostilité est ancienne, elle ne doit pas occulter le fait que de nombreux Lettons mirent leurs espoirs dans la jeune révolution soviétique. Et cette espérance ne fut pas seulement sociale mais également et paradoxalement nationale.

David FRANCOIS



Des Lettons, soldats dans l'armée de cette Russie, qui avant 1914 était toujours une « prison des peuples », mirent leurs expériences et leurs talents militaires au service d'un Lénine qui proclamait alors le droit des peuples à l’autodétermination. Ces fusiliers lettons formèrent un instrument militaire de premier plan à l'heure où l'ancienne armée russe se désintégrait et où la jeune armée rouge faisait malhabilement ses premiers pas. A plusieurs reprises, ils sauvèrent le pouvoir bolchevik d'une déroute certaine et ce fut dans leurs rangs que Lénine choisit ses gardes du corps et la garde du Kremlin.

L'histoire de ces hommes fut longtemps occultée. En Lettonie, ils sont considérés comme des traîtres tandis que l'honneur national russe supporte mal leur réputation de troupe d'élite aux cotés d'unités russes défaillantes. Des études en anglais et en allemand retracent en détail cette histoire et il nous a semblé intéressant de réaliser une synthèse de ces travaux afin de présenter la contribution des fusiliers lettons à l'instauration du régime soviétique au moment de la Révolution et la Guerre civile.


Un pays révolutionnaire ?
Au début du XX° siècle, l'idée d'une nation lettone, réunissant l'ensemble des personnes parlant la langue lettone existe, bien que la Lettonie ne fût jamais un État indépendant. Depuis le début du XVIII° siècle, les provinces de Kurzeme, Latgale et Vidzeme où vivent ces populations sont des territoires de l'Empire russe, directement gérés par Saint-Pétersbourg. Et malgré les tentatives de russification des provinces, l'inexistence d'une immigration russophone fait que le sentiment national letton ne se développe pas prioritairement contre la Russie mais plutôt contre la noblesse allemande.
Les tsars en incorporant la Livonie et la Courlande dans l'Empire n'en ont pas modifié les structures sociales héritées du Moyen-Age. Depuis l'arrivée des chevaliers Teutoniques et des marchands de la Hanse qui ont fondé les villes, la terre et le pouvoir continuent d'appartenir à leurs descendants, la noblesse balte. Bien que loyal envers la monarchie russe, qu'ils servent dans l'administration et l'armée, ces nobles cultivent la culture allemande, notamment la langue, en gardant des liens étroits avec le reste du monde germanique. Maîtres des terres et des industries qui naissent à la fin du XIX° siècle, ils dominent socialement et économiquement les Lettons qui forment pourtant 90% de la population en 1914. Chez les Lettons s'ancre peu à peu l'idée que leur nation subit depuis des siècles le joug de l'oppression allemande.

La Lettonie connaît un rapide développement industriel à la fin du XIX° siècle notamment à Riga. La ville croît et prés de 400 000 ouvriers travaillent dans les usines de la ville. C'est là que se développent également les courants socialistes et en 1904 naît le Parti ouvrier social-démocrate letton qui tombe rapidement sous l'influence des bolcheviks.

En 1905, quand la révolution éclate en Russie, les Lettons s'y rallient avec enthousiasme lui donnant une tonalité particulière. Lutte sociale et lutte nationale sont intimement mêlées puisque dans les deux cas l'adversaire est la noblesse allemande. Ce combat prend la forme d'attaque contre les propriétés des nobles et parfois de violences directes contre ces derniers. Dans les bois s'organisent, autour de jeunes militants social-démocrates, des groupes armés qui tendent des embuscades aux forces tsaristes. Cette guérilla rurale, qui perdure jusqu'en 1914, est exalté par Lénine qui la justifie dans son fameux article La guerre des partisans. Elle est aussi le lieu d'un apprentissage de la violence pour de nombreux jeunes, à l'instar de Peter Kyuzis, le futur Jan Berzin, qui encore adolescent combat au sein de cette guérilla. En retour la répression est d'une grande férocité, bien plus que dans le reste de l'Empire russe. Les pendaisons, les fusillades sont nombreuses et les activités nationalistes durement réprimées.


La naissance des régiments de fusiliers lettons.
En 1914, si la Russie a quelques raisons de se méfier des Lettons, ces derniers préfèrent combattre à leurs cotés par haine des barons allemands. La plupart des Lettons incorporés dans l'armée du tsar sont regroupés dans le XX° corps d'armée qui marche en août 1914 sur la Prusse-Orientale. Emporté par la défaite des lacs de Mazurie, le XX° corps est quasiment anéanti en février 1915 par les attaques allemandes dans les forêts d'Augustow. En mai 1915 les armées du Kaiser pénètrent en Lettonie atteignant la rivière Daugava et coupant ainsi le pays en deux. Une grande partie de la population lettone fuit l'occupation allemande tandis que les autorités russes évacuent prés de 85 000 ouvriers de Riga, qui, pour la plupart, se retrouvent à Petrograd, dans le quartier de Vyborg où ils renforcent les rangs bolcheviks.

Sur le plan militaire, pendant la retraite russe dans les pays baltes, deux bataillons lettons sont parvenus à repousser l'avant-garde allemande à Jelgava. Ce succès, popularisé par la propagande, pousse les Lettons, notamment les députés à la Douma, à demander au grand-duc Nicolas, le commandant en chef de l'armée russe, la permission de constituer des unités purement lettones de volontaires pour défendre la Lettonie. Si les Russes ne sont pas favorables à ce type de demande, qui représente une forme de séparatisme, la situation militaire de l'Empire, qui nécessite la mobilisation de toutes les forces, oblige à des compromis. Le 1° août 1915, le grand-duc accepte la demande lettonne. Les nouvelles unités deviennent les bataillons de fusiliers (Strelniki) lettons. Huit bataillons sont formés en novembre 1915, auxquels s'ajoutent un bataillon d'instruction et un de réserve. Les drapeaux portent des inscriptions en letton, le commandement est letton et les ordres donnés en letton.

Fusiliers lettons en 1915


Le commandement russe estime que ces unités seront plus efficaces pour défendre la Lettonie dont la chute menacerait inéluctablement la sécurité de la capitale Saint-Pétersbourg. Les bataillons lettons rencontrent un certain succès puisqu'ils sont assiégés par les volontaires, dont des émigrés de retour en Russie, tandis que les Lettons servant dans l'armée russe demandent à pouvoir y être affecté. En définitive ces bataillons strictement lettons ne comprennent pas plus d'un quart des Lettons servant dans l'armée russe, soit en septembre 1916 environ 30 à 35 000 hommes sur 150 à 160 000 Lettons mobilisés dans l'armée impériale.

Sur le front, les bataillons parviennent à contenir l'avance allemande à la fin de 1915. Les troupes du Kaiser ne parviennent pas à atteindre Riga et au début de 1916 le front est stabilisé. Entre septembre et novembre 1916, les 8 bataillons sont transformés en 8 régiments divisés en 2 brigades, l'une commandée par le Major-Général August Misins, la seconde par le colonel Auzans. C'est à ce moment que Jukums Vacietis, un diplômé de l'Académie militaire de Saint-Pétersbourg et commandant du 5° régiment letton demande la création d'un corps d'armée letton.

Fusiliers lettons dans les tranchées face aux Allemands


En mars 1916, les régiments lettons sont à l'avant-garde de l'offensive lancée par la 12° armée russe sur le front nord. En juillet, ils participent à une offensive de diversion vers Riga, puis à la bataille de l'ile de la Mort et à l'offensive de Noël. Souvent, lors de ces opérations, les Lettons parviennent à percer le front allemand, mais à chaque fois les unités russes qui les accompagnent sont à la traine et ne peuvent les relever causant ainsi dans les rangs lettons de lourdes pertes et les obligeant à revenir à leur point de départ. Dans ces conditions il est peu étonnant que se diffuse chez les fusiliers le sentiment de servir de chair à canon et d'être les victimes d'une trahison de la part des Russes, même si l'incompétence des généraux du Tsar et le manque d'allant des fantassins russes expliquent avant tout les défaillances lors des offensives. Les social-démocrates lettons qui se sont opposés à la formation des régiments lettons, dans lesquels ils voient avant tout des gardiens de la puissance tsariste, profitent de ces sentiments pour développer leur propagande.


Les fusiliers de Février à Octobre 1917.
Avec la révolution de Février 1917, le calme s'installe sur le front balte. Dans la partie de la Lettonie non occupée par les Allemands s'installe un conseil territorial provincial bien que le gouvernement provisoire n'accorde qu'une autonomie très réduite à la province. Les idées socialistes se développent chez les ouvriers lettons où les bolcheviks prennent rapidement l'ascendant sur les autres groupes socialistes. A Petrograd, c'est dans le quartier de Vyborg que se trouvent les cellules bolcheviques les plus actives et celles-ci sont largement dominées par des Lettons. De la même façon, après la révolution de Février se forment des unités de gardes rouges lettons composés de fusiliers déserteurs et d'ouvriers lettons, la plupart venant de Vyborg. Au moment où Lénine compte accroître la puissance militaire des bolcheviks, le contrôle de ces gardes rouges est une question importante.

L'agitation révolutionnaire touche également les fusiliers lettons. Ces derniers se réunissent en mars lors d'une assemblée de délégués pour demander la formation d'une Lettonie autonome au sein de la république russe. En avril, ils renouvellent cette exigence, ajoutant la volonté de poursuivre la guerre jusqu'à la conclusion d'une paix sans annexion. La propagande bolchevik de paix immédiate ne semble donc pas toucher des régiments où domine le nationalisme letton. Pourtant une minorité bolchevique s'organise parmi les fusiliers et au second congrès, en mai, les résolutions bolcheviques condamnant le gouvernement provisoire et demandant le pouvoir aux soviets sont adoptées, un comité exécutif à majorité bolchevik est désigné. Malgré la formation par les nationalistes d'une association nationale des soldats lettons, la majorité des fusiliers suivent désormais les bolcheviks. Il est vrai que le discours de Lénine qui promet l’autodétermination avec droit de sécession est plus en phase avec les aspirations des Lettons tandis que le gouvernement Kerensky se montre toujours centralisateur. L'espoir de reconquérir la Lettonie dans le cadre d'une révolution mondiale apportant la paix et le bonheur au genre humain s'empare donc des soldats après trois ans de guerre.

Des soldats lettons en 1917


Pourtant les choses changent quand le 1° septembre, l'armée allemande passe à l'offensive en Lettonie. Elle ne trouve face à elle que des troupes russes démoralisées dont la valeur militaire est nulle. Ce qui reste d'armée russe se disloque et bat en retraite. Seuls les régiments lettons, qui ont su maintenir une stricte discipline, contre-attaquent. Malgré des pertes énormes ils ne peuvent malgré tout empêcher la chute de Riga le 3 septembre. La volonté des autorités allemande de faire de la Baltique une terre de colonisation pour les vétérans de guerre du Reich semble prendre forme et annihiler les espoirs d'indépendance de la Lettonie. Dans les villes, particulièrement à Riga, les bolcheviks s'organisent clandestinement.

A Petrograd, l'influence des bolcheviks continue à grandir et ils peuvent toujours compter sur le soutien des Lettons. La garde rouge lettone est en effet aux avant-postes lors de la manifestation du 3 juillet, dispersée par les mitrailleuses des forces gouvernementales, puis dans le soutien à Kerensky en septembre face à la tentative de coup d’État du général Kornilov. L'Institut Smolny, quartier général des bolcheviks est au même moment protégé par une unité de gardes rouges lettons. Cette garde de Smolny devient par la suite officiellement le 1° Détachement communiste letton, chargé d'assurer la protection de Lénine et des autres dirigeants, une sorte Garde prétorienne communiste.

Le 8 octobre 1917, Trotsky est élu à la présidence du Soviet de Petrograd. Le 23 octobre, Lénine parvient à convaincre la direction du Parti de la nécessité de lancer l'insurrection. Un comité militaire révolutionnaire est désigné pour diriger le soulèvement. Dans le plan bolchevik un rôle particulier est donné à la 12° armée, dont font partie les régiments lettons, et qui est la force armée la plus proche de la capitale. Lénine envoie donc Vladimir Antonov-Ovseenko, membre du comité militaire révolutionnaire, auprès des soldats lettons avec des instructions précises concernant le déroulement de l’insurrection. Ensemble ils décident de former des comités militaires révolutionnaires dans chaque régiment letton et un comité pour l'ensemble de la 12° armée. Les troupes de cette armée devront, au cours de l'insurrection, occuper les nœuds ferroviaires stratégiques afin d’éviter que Kerensky, le chef du gouvernement provisoire, ne puisse faire venir des renforts loyalistes à Petrograd. Le comité militaire révolutionnaire de la 12° armée est formé le 31 octobre avec à sa tête le Letton Juris Carins. Au même moment, certainement conscient du danger et voulant l'enrayer, Kerensky accepte l'unification des régiments lettons dans un corps des fusiliers lettons. Mais il est trop tard, les Lettons ne lui font plus confiance. Durant la nuit du 7 au 8 novembre 1917, les fusiliers lettons et les gardes rouges s'emparent des points stratégiques de Petrograd, le Palais d'Hiver est pris d'assaut et le gouvernement provisoire chassé. Les marins qui participent à l'assaut sont commandés par le Letton Eizens Bergs.


Les fusiliers, remparts de la Révolution.
Lénine connaît l'importance des régiments lettons au moment où il s'empare du pouvoir. En effet, alors que l'armée russe se disloque et que les soldats russes rentrent chez eux, les Lettons, qui ne peuvent retourner dans leur pays tenu par les Allemands, restent la seule force militaire organisée et disciplinée. Le succès ou la déroute de la Révolution d'Octobre dépend en grande partie de l'attitude des Lettons.

Et ils choisissent de soutenir Lénine. Ainsi, quant au sein de la 12° armée, le soviet de soldats, dominé par les mencheviks, se déclare, le 8 novembre, opposé au gouvernement bolchevik, les fusiliers lettons se débarrassent d'abord des anti-bolcheviks présents dans leur rangs puis occupent les villes de Cesis, le 9 novembre, et de Valmiera, le 11. Le régiment de réserve qui se trouvent alors en Estonie prend quant à lui le contrôle de la ville de Tartu. Les Lettons empêchent ainsi le soviet de la 12° armée d'envoyer des troupes contre Petrograd. Le 20 novembre, le quartier général de la 12° armée installé à Valka et dernier bastion anti-bolchevik de cette unité et à son tour occupé par les fusiliers lettons. Le colonel Vacietis, qui a coordonné l'opération, est nommé commandant de la 12° armée.

Vacietis en 1917


A Moscou où les combats entre bolcheviks et partisans du gouvernement provisoire durent jusqu'au 15 novembre, le Kremlin, arsenal pour les gardes rouges, est tenue par le Letton Jan Berzin tandis que la garde rouge est commandée par un autre Letton, Janis Piece. Mais c'est dans toute la Russie que les Lettons sont présents et actifs dans les postes de commandement de la révolution: August Klavs-Klavins est le commandant militaire de Petrograd tandis que Martin Lacis, Karlis Petersons et Peter Stucka sont membres du comité militaire révolutionnaire de la ville.

La place des Lettons dans le dispositif militaire révolutionnaire va encore s’accroître. En effet, les bolcheviks ne peuvent faire confiance aux régiments de la garnison de Petrograd dont certains ont refusé de combattre les soldats de Kerenski. Les marins de Kronstadt, à l'humeur instable, n'apparaissent pas non plus totalement fiables tandis que la garde rouge est militairement faible. Dans cette situation, le comité militaire révolutionnaire suggère, afin de protéger le pouvoir bolchevik, de transférer des régiments de fusiliers lettons dans la capitale. Une compagnie spéciale chargée de la garde de l'Institut Smolny, quartier général des bolcheviks arrive le 9 décembre 1917 et le 6° régiment, chargé de garder la ville, arrive le 8. Moscou demande également son contingent ainsi que de nombreuses villes. Quand, début décembre, le pouvoir bolchevik fonde la Tcheka, une police destinée à détruire les menaces contre-révolutionnaires, de nombreux Lettons intègrent cet organisme qui se dote d'un corps militaire où, en avril 1918, des fusiliers lettons sont transféré notamment des soldats déjà chargés de la protection de Lénine. A Petrograd, fin 1917, les fusiliers gardent les bâtiments officiels mais aussi les entrepôts et les magasins. Des escarmouches éclatent parfois avec des soldats démobilisés ou des foules qui souhaitent se livrer à des pillages.

Un détachement de Lettons à Moscou


Malgré la prise du pouvoir par Lénine, l'état de guerre perdure encore officiellement entre la Russie et les Empires centraux. Dans la partie de la Lettonie non occupée par les Allemands s'est formé un gouvernement soviétique, dominé par les bolcheviks, nommé la République d'Iskolat, et qui peut s'appuyer sur une partie des régiments lettons qui y sont restés stationner. Mais la situation reste instable et quand, lors des négociations de Brest-Litovsk entre Allemands et Soviétiques, ces derniers refusent les conditions allemandes, les troupes du Kaiser passent à l'attaque. Elles prennent Daugavpils puis Valka le 22 février. Les régiments lettons reculent, les 7° et 8° réussissant à échapper à l'encerclement en quittant Pskov le 25 février. Quand la paix est enfin signée, l'Iskolat a disparu et la Lettonie dans son entier devient un protectorat allemand. La situation se fige, les bolcheviks sont incapables de remettre en cause la domination allemande sur les pays baltes d'autant qu'à l'intérieur de la Russie la situation se dégrade.

La paix de Brest-Litovsk provoque la colère des socialistes-révolutionnaires de gauche jusque-là alliés des bolcheviks. Soucieux de reprendre la guerre, ils n'hésitent pas à utiliser le terrorisme et organisent un coup d'État pour chasser les bolcheviks. Le 6 juillet, ils tentent de s'emparer de Moscou et marchent sur le Kremlin protégé par le 9° régiment letton. La plupart des unités de gardes rouges préfèrent rester neutre. Seuls les Lettons défendent les bolcheviks. Lénine nomme alors Vacietis commandant des forces bolcheviques de Moscou. Ce dernier fait entrer les 1°, 2° et 3° régiments dans Moscou durant la nuit et les lance dans une contre-attaque le matin du 7. Un détachement d'artillerie letton commandé par Eduard Berzin bombarde alors le quartier général des SR de gauche dont le coup a échoué. Moscou reste aux bolcheviks. A Petrograd la révolte est matée par les 6° et 7° régiments lettons. Ces régiments participent ensuite à la prise de Iaroslav le 21 juillet, la ville étant entre les mains du SR Boris Savinkov. Après la prise de la ville il semble que les fusiliers ont participé aux exécutions massives orchestrées alors par la Tchéka. Cet épisode va durablement entacher la mémoire des fusiliers. Mais une fois encore ils ont sauvé le pouvoir bolchevik.

Malgré l'écrasement du soulèvement des SR de gauche, les forces anti-bolcheviques se renforcent et s'organisent dans toute la Russie donnant le signal au déclenchement d'une guerre civile impitoyable. Le pouvoir bolchevik doit désormais lutter pour sa survie et là encore un rôle déterminant est donné aux fusiliers lettons, seule force disciplinée et fiable, noyau de l'Armée rouge en gestation, et troupes de choc pour sauver les situations désespérées.


Combats sur la Volga.
Le 22 février 1918, le 3° régiment de fusiliers lettons et une unité de garde rouge commandés par le Letton Rudolf Sivers s'emparent de Rostov, la capitale des Cosaques du Don alors entre les mains de l'armée des Volontaires du général blanc Denikine. Le 11 février, le 1° régiment et un bataillon du 4° s'emparent de Rogatchev, en Biélorussie, tenue par des Polonais anti-bolcheviques. En mars et avril 1918, les régiments lettons sont intégrés à l'Armée rouge en formation. Bien qu'éparpillés, les 9 régiments sont regroupés en une division lettone : les 1°, 2, 3, 4 et 9° régiments sont à Moscou, le 6° à Petrograd, les 5 et 8° à Bologoye et le 7° à Novgorod. La division possède également des unités de cavalerie, d'artillerie, d'aviation et du génie. Le 9° régiment a la particularité d’être formé à partir de la compagnie spéciale des gardes du corps de Lénine. Les effectifs sont également complétés par des ouvriers lettons évacués en Russie. La division lettone compte alors 8 000 soldats en mai 1918 et 17 000 en novembre. Mais elle ne regroupe pas l'ensemble des Lettons combattant au coté des bolcheviks. Les unités lettones de garde rouge sont transformés en unités de l'armée rouge mais sans être incorporés à la division lettone comme le régiment letton de Saratov.

En juillet 1918, Jukums Vacietis est nommé commandant des forces soviétiques du front oriental. Il installe son quartier général à Kazan où le 5° régiment letton repousse une attaque de la légion tchécoslovaque le 4 août. Le 6, les forces blanches investissent Kazan et en chassent les rouges après de violents combats de rue. Vacietis, qui a décidé de défendre Kazan jusqu'au bout, rassemble à son quartier général 180 fusiliers, deux pièces d'artillerie et deux véhicules blindés. Avec 120 fusiliers, il brise l'encerclement blanc et cherche à rejoindre la forteresse de la ville. Mais quand ces hommes y parviennent, la garnison, qui a changé de camp, leur tire dessus. Les Lettons se séparent alors en petit groupes pour fuir Kazan. L'entreprise est périlleuse et dans le groupe que dirige Vacietis et qui compte 27 fusiliers, seul 6 réussissent à rejoindre les lignes bolcheviques, les autres sont tués. Les Lettons ont subi de lourdes pertes à Kazan. Mais la résistance dont ils ont fait preuve a permis aux forces soviétiques de se regrouper et de ralentir l'avance des Blancs. Le 5° régiment letton est alors le premier régiment de l'armée rouge à recevoir le Drapeau d'Honneur, une décoration que vient de créer le gouvernement soviétique.

Fusiliers lettons pendant la guerre civile russe


Pour redresser la situation sur le front de la Volga, les 1° et 6° et une partie du 2° régiment lettons rejoignent Sviajsk et empêchent les Blancs de s'emparer de la ville le 28 août. Le 5 septembre, ce sont les Lettons qui contre-attaquent et, avec l'aide d'une flottille de canonnières remontant la Volga, reprennent Kazan le 10 septembre, signant là la première victoire d'importance de l'armée rouge dans la guerre civile. Le 6 septembre, Trotski nomme Vacietis premier commandant en chef de toutes les forces armées soviétiques.


Espoirs et échec d'une Lettonie soviétique.
A l'ouest, la situation politique et militaire connaît de profonds bouleversements. Les Empires centraux s'effondrent entre la fin octobre et le début novembre 1918. Les bolcheviks, profitant de la situation, dénoncent le traité de Brest-Litovsk le 13 novembre dans le but de reprendre les territoires perdus. C'est également l'espoir de porter secours aux révolutionnaires allemands qui cherchent à forcer la voie vers une Allemagne soviétique qui motive Lénine à exporter la révolution communiste au moyen des baïonnettes de l'Armée rouge.

Fin novembre 1918, Jukums Vacietis a transféré une partie des régiments lettons vers Pskov. Ces derniers pénètrent dans le sud de l'Estonie et le nord de la Lettonie le 2 décembre. Les Soviétiques suivent les troupes allemandes en retraite, sans jamais chercher le combat, sachant, par le biais des conseils de soldats allemands, que les hommes ne souhaitent que retrouver leurs foyers. Le 4 décembre, dans les territoires lettons occupés par l'Armée rouge, un gouvernement bolchevik letton dirigé par Peter Stucka est établi, reconnu par Lénine le 22 décembre. Les fusiliers lettons et des unités soviétiques continuent toujours à avancer en Lettonie. Le 1° janvier 1919, les fusiliers mettent en déroute les unités de la Landeswehr organisée par les barons baltes. L'armée allemande accentue alors son évacuation tandis que la flotte Alliée, qui croise dans la Baltique, à ordre de ne pas intervenir.

Le 3 janvier, les fusiliers lettons prennent Riga tandis que le gouvernement letton nationaliste dirigé par Ulmanis fuie en direction de Jelgava puis de Liepaja ,un port de la Baltique. Face aux Soviétiques ne se trouvent alors que 400 soldats lettons indépendantistes, 500 hommes de la Landeswehr et 200 volontaires allemands de la brigade de fer. Fin janvier, les nationalistes lettons ne tiennent plus qu'une petite poche de 50 km de diamètre autour de Liepaja.

Malgré leur supériorité les Soviétiques ne se lancent pas à l'assaut du réduit letton. Il est vrai qu'une fois entré en Lettonie de nombreux fusiliers ont déserté les rangs pour retrouver leurs foyers, affaiblissant du même coup le potentiel militaire soviétique. Au même moment, dans le nord des pays baltes, les nationalistes estoniens, ravitaillés par les Alliés, démarrent avec l'aide finlandaise, une offensive menaçant les arrières soviétiques. Pour écarter cette menace, deux brigades de fusiliers lettons sont envoyés repousser les Estoniens. Il semble que le départ de ces unités composées de vétérans a sauvé le réduit de Liepaja de l'anéantissement. Les forces allemandes encore présentes dans les pays baltes se renforcent alors avec l'arrivée de milliers de volontaires venues d'Allemagne qui forment des corps-francs. Dans leur enclave les nationalistes estoniens mobilisent 1400 hommes et reçoivent prés de 5000 fusils et 50 mitrailleuses des Britanniques en février. Quand les Estoniens avancent dans le nord de la Lettonie, des officiers lettons partent en Estonie pour organiser dans les territoires libérés des unités lettones.

Insigne des fusiliers lettons rouges


Les fusiliers lettons forment alors le noyau d'une petite armée soviétique lettone. Début février 1919 ils sont organisés en deux divisions: la 1° comprend les anciens régiments lettons issus de l'armée impériale tandis que la seconde est composée d'unités créées depuis la Révolution à l'exemple du régiment de Saratov ainsi que des quelques milices rouges levées en Lettonie. L'historien Visvaldis Mangulis estime que ces deux divisions comptent 12 000 hommes en février 1919, puis 27 000 en mai après que le gouvernement de Stucka ait décrété la mobilisation des hommes dans les territoires qu'il contrôle. Mais ces chiffres sont critiqués puisqu'à la même époque les divisions soviétiques ne comptent pas plus de 5000 soldats et que les armées qui au même moment ont envahi l'Estonie et la Lituanie ne comptaient pas plus de 8 000 soldats chacune. Il est plus que probable que, suite à la mobilisation, les divisions lettones n'ont pas dépassé les 10 000 hommes. Mais cette mobilisation change le caractère des régiments lettons. Aux anciens, nourris aux idées bolcheviks, mais dont les rangs sont décimés par les combats, se joignent des recrues à la fidélité incertaine surtout après que le gouvernement Stucka a nationalisé la terre, frustrant les paysans de la possession de terres appartenant depuis des siècles aux barons baltes. Les déceptions et rancœurs que provoque le gouvernement bolchevik letton qui applique également les principes de la Terreur rouge expliquent que la plupart de ces nouvelles recrues se débandent dés les premiers combats.

Alors que les unités soviétiques sont victimes d'une hémorragie liée aux désertions de masse, leurs adversaires ne cessent de se renforcer. Le général allemand Rudiger Von der Golz arrive à Liepaja le 1° février 1919 pour prendre la tête du 6° corps de réserve allemand en Lettonie qui comprend la brigade de fer (4000 hommes) et la 1° division de réserve de la Garde (5000 hommes). Son but est officiellement de sécuriser les frontières orientales de l'Allemagne contre le bolchevisme. Les Russes blancs vivant en Lettonie forment quant à eux une unité de 200 hommes intégrés aux forces de défenses lettones.

Les forces nationalistes lettones et les Allemands franchissent la rivière Venta et passent à l'attaque début février 1919. La Landeswehr reprend Kuldiga le 13 février et Ventspils le 22. Face à la faible résistance soviétique, Von der Golz poursuit l'offensive. Le 26 mars les troupes allemandes se trouvent à 30 km à l'ouest de Riga sur les rivières Lielupe et Musa mais Von der Golz décide alors de rester l'arme au pied pendant 2 mois.

Les régiments de fusiliers lettons sont alors concentrés face aux Estoniens dont les positions menacent directement Petrograd et qui soutiennent les troupes blanches de Ioudenitch. Ils remportent des petits succès mais ces gains sont rapidement perdus lors de contre-attaques ennemies. Au sud, les Soviétiques attaquent également mais ces combats violents contre les Allemands rencontrent peu de succès et ne débloquent pas la situation. La position des Soviétiques devient alors vite intenable puisqu'ils sont coincés entre deux adversaires puissants, les Estoniens au nord et les Allemands au sud. L'Armée rouge risque donc d’être coupé de ses arrières car ses adversaires menacent les voies ferrées reliant Riga à la Russie alors que la ligne passant par Pskov est déjà coupée à plusieurs reprises.

Von der Golz envoie, fin mai 1919, la Landeswehr, commandé par le baron Manteuffel et où se trouvent de nombreux Allemands, prendre Riga. Le 22 mai la ville tombe. Les Lettons profitent alors de la retraite soviétique pour avancer au sud et à l'est. Ils prennent Cesis le 30 mai, Jekapbils le 6 juin, Pskov le 25 mai. Ils rencontrent peu de résistance car les Soviétiques se retirent en hâte du piège que représente le saillant letton tout comme de la Lituanie qui est totalement évacué fin mai. Seule le sud-est de la Lettonie reste encore sous contrôle soviétique.

La guerre se poursuit en Lettonie mais elle oppose désormais les nationalistes lettons aux Allemands. Ces derniers sont battu fin juin et un armistice est signé début juillet sous l'égide des Alliés. Les Allemands quittent alors la Lettonie et seule la Landeswehr reste sur place pour combattre les rouges sous la direction du général britanniques Alexander.


Les fusiliers lettons et la défaite des armées blanches russes.
La guerre entre Lettons nationalistes et Allemands est bien accueillie par les Soviétiques. Elle soulage un pouvoir soviétique dont la situation au printemps 1919 semble désespérée. L'Ukraine est en révolte tandis qu'au nord, soutenu par les Estoniens, l'Armée blanche du Nord-Ouest commandé par Nikolaï Ioudenitch commence sa marche sur Petrograd. Au sud, les troupes blanches de Denikine avancent en direction du nord et de Moscou, s'emparant de Tsaritsyne et de Kharkov en juin.

Sur ordre de Lénine les régiments lettons sont transférés en août du front ouest vers le sud, de la Lettonie à la Biélorussie, pour combattre les blancs autours d'Orel. Ils ont été réorganisés après la retraite de Riga et les deux divisions ont été fondus en une seule. Cette mesure et le transfert des régiments visent a enrayé les désertions toujours aussi nombreuses sur le front letton. A Orel, la division lettone ne compte plus que 9000 soldats.

La garde lettone du Kremlin


Les régiments lettons font encore merveille. Ils brisent le front blanc et prennent Krom au sud-ouest d'Orel le 15 octobre 1919. Pendant ce temps une division rouge estonienne attaque Denikine au nord-ouest. Les 13° et 14° armées rouges avancent au sud. Denikine est alors obligé d'évacuer Orel le 20 octobre. Les Lettons malgré de lourdes pertes et une épidémie de typhus continuent à se battre et prennent Karkhov le 12 décembre. La résistance de Denikine s'effondre.

A l'ouest, le 3 janvier 1920, les Estoniens signent un armistice avec les Soviétiques, ce qui a pour effet de libérer des troupes rouges pour se battre en Lettonie. Mais les Polonais et les Lituaniens se sont joint aux Lettons pour reprendre la ville de Latgale. L'armée lettone qui est passé de 400 hommes en janvier 1919 à 70 000 en janvier 1920 passe à l'offensive début janvier et, avant la fin du mois, a libéré l'ensemble du pays. Un armistice est alors conclu avec la Russie le 1° février mais les Soviétiques demandent à ce qu'il reste secret. La paix ne sera signée que le 11 août 1920.

Au sud, contre le général Wrangel, qui a pris la succession de Denikine à la tête des derrières troupes blanches en Crimée, la division lettone part à l'assaut du Mur des Turcs, un ensemble de fortifications bâti jadis par les Tatars dans l'isthme de Perekop. Le 13 avril 1920, les Lettons prennent le contrôle d'une partie de ces fortifications mais ils subissent de lourdes pertes, et, quand la cavalerie blanche contre-attaque, ils ne reçoivent aucun renfort. Pour l'historien Visvaldis Mangulis, le commandement soviétique a voulu délibérément, sur ordre de la direction bolchevique, anéantir, en la sacrifiant, une division lettone fatiguée par des années de combat et dont les hommes aspirent de plus à plus à retrouver leurs foyers. Ces derniers peuvent s'appuyer sur un précèdent puisque la division estonienne a demandé, conformément au traité passé entre le gouvernement estonien et soviétique, de rejoindre l'Estonie, ce qui a été accepté, non sans difficulté. Une unité d'artillerie lettone a également voté une résolution demandant de pouvoir rentrer en Lettonie dés que les conditions seraient réunies. Mais le traité de paix avec la Lettonie restant secret, la division lettone reste dans l'ignorance des possibilités de rapatriement.

Malgré la lassitude les Lettons restent des combattants redoutables. Ils repoussent la cavalerie blanche le 13 avril 1920 mais doivent abandonner le Mur Turc. Ils repartent à son assaut les 14 et 16 mais sans succès. L'attaque polonaise à l'ouest, qui débute en avril 1920, oblige alors les Soviétiques à dégarnir le front de Crimée, permettant à Wrangel de réorganiser ses troupes. Le 7 juin, ce dernier attaque avec des chars et des avions, obligeant les Soviétiques à reculer sur la rive droite du Dniepr. Le 9° régiment letton est anéanti tandis que les 4°, 5° et 6° ont subi de lourdes pertes. Début juillet 1920 la division lettone parvient toutefois à établir une tête de pont sur la rive gauche du Dniepr autour de Kakhovka, mais, à la suite de sanglants combats, elle doit se replier. C'est à ce moment que le 6° régiment refuse d'attaquer et demande son rapatriement en Lettonie. Le commandement de l'armée rouge envoi des officiers et commissaires politiques installer un tribunal militaire pour réduire le mécontentement, mais en vain car les Lettons continuent à déserter seul ou en groupe.

Dans la nuit du 6 au 7 août la division franchit à nouveau le Dniepr près de Kakhovka et établit une tête de pont. L'arrivée de trois autres divisions rouges en renfort renforce une position qui tient prés de trois mois menaçant les arrières de Wrangel. Après la signature, début octobre, d'un armistice avec la Pologne, les Soviétiques peuvent à nouveau concentrer l'essentiel de leurs forces contre Wrangel. Le 28 octobre 1920 une grande offensive soviétique repousse les forces blanches qui ne tiennent plus que la Crimée. Le 29, l'Armée rouge, dont la division lettone, atteint l'isthme de Perekop. Le Mur Turc est pris le 9 novembre. Les Blancs ne possèdent plus comme ligne de défense que le Ushun, une ligne fortifiée également d'origine tatare. La division lettonne, qui est restée en réserve, attaque cette position le 11 novembre et parvient à s'en emparer mettant fin à la résistance blanche en Crimée.


La fin des fusiliers lettons.
Avec la fin de la guerre civile et la consolidation du pouvoir soviétique, la division lettone ne présente plus le même intérêt pour les bolcheviks. L'existence d'un État letton indépendant stimule les espoirs des soldats qui ne souhaitent pas continuer à servir dans l'Armée rouge. Mais surtout les autorités soviétiques ne peuvent plus tolérer l'existence d'une organisation militaire puissante dont le recrutement national ne peut qu'exacerber les sentiments nationalistes. La division lettone est dissoute le 29 novembre 1920. Le traité de paix avec la Lettonie est alors connu de tous et des milliers de soldats rentrent chez eux.

De nombreux Lettons restent malgré tout en URSS et servent dans l'armée rouge. Ils sont aussi présents au sein de la police, de la diplomatie, de l'appareil gouvernemental ou du Parti tout au long des années 1920 et 1930. Quand Staline, à partir de 1937, s'attaque en priorité aux étrangers dans le cadre des purges, les Lettons n'échappent pas à la Terreur. Des centaines sont liquidées en 1937-1938. Jekab Alsknis commandant en chef des forces aériennes soviétiques est fusillé en 1938, Rudolf Peterson commandant du train blindé de Trotski pendant la guerre civile et commandant du Kremlin de 1920 à 1935 est fusillé en 1937, Robert Eidemanis commandant des 13 et 14° armées rouges pendant la guerre civile puis chef de l'organisation de la défense civile est exécuté en 1937, Jan Berzine, le chef du renseignement militaire soviétique, est tué de retour d'Espagne en 1937, Eduard Berzin, qui fit tirer au canon, contre les SR de gauche à Moscou est tué en 1938. Jukums Vacietis, ancien commandant de la division des fusiliers lettons et premier commandant en chef de l'Armée rouge, est professeur à l’Académie militaire Frunze à Moscou quand il est arrêté avant d’être abattu en 1938. Heinrih Eihe le vainqueur de Koltchak est un des rares à échapper au massacre.

Monument de l'époque soviétique en l'honneur des fusiliers lettons



Bibliographie.
Francesco Benvenuti, The Bolsheviks and the Red Army, 1918-1922, Cambridge University Press, Cambridge, 1988.
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Raymond Leonard, « From War through Revolution: The Story of the Latvian Rifles », European Studies Conference, University of Nebraska, Omaha, 2007.
Visvaldis Mangulis, Latvia in the Wars of the 20th Century, Cognition Books, Princeton, 1983.
Arvids Memenis, Strelnieki: Latviesu Strelnieki I parsaules kaŗā, Junda, Riga, 1995.
Toivo Raun, « The Révolution of 1905 in the Baltic Provinces and Finland », Slavic Review, n°3, vol. 43, 1984. pp. 456-457.
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