Ante portas1 !
La bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)
Il
y a un peu moins d'un an, je revenais, pour l'Alliance
Géostratégique, sur la bataille de Xuan Loc2.
J'affirmais, alors, que celle-ci était l'un des rares faits d'armes
dont pouvait se vanter l'ARVN3
lors de la campagne ultime du Nord-Viêtnam contre le régime de
Saïgon, en 1975. Des lectures réalisées depuis me conduisent à
infirmer ce point de vue. Xuan Loc est bien le succès défensif le
plus connu de l'armée sud-viêtnamienne à la veille de son
effondrement, mais l'ARVN a su, dans d'autres engagements, souvent
plus restreints, résister pendant un temps à la poussée
nord-viêtnamienne. Si le souvenir de ce succès est plus fort, c'est
en raison de la personnalité même de son chef d'orchestre, le
général Le Minh Dao, commandant de la 18th
Infantry Division, qui a survécu aux camps communistes pour
émigrer aux Etats-Unis et participer à l'entretien de la mémoire
de l'affrontement, avec de nombreux autres vétérans. Etudier la
bataille de Xuan Loc, c'est pourtant toujours, comme je l'affirmais
déjà il y a un an, tenter de comprendre pourquoi l'ARVN n'a pu
résister à l'offensive de l'armée populaire du Viêtnam. La
réhabilitation légitime de la performance sud-viêtnamienne
-négligée pendant longtemps par les Américains eux-mêmes, sans
parler des Français- ne doit pas masquer l'échec final des Republic
of Vietnam Armed Forces, qui ne pouvaient espérer l'emporter, en
raison de faiblesses structurelles. C'est en ce sens que la
performance du général Dao et de la 18th
Infantry Division reste remarquable, car elle montre à la fois
le meilleur de l'ARVN et ses limites, qui conduisent à la défaite
finale.
Stéphane Mantoux.