samedi 20 juillet 2013

Ante portas ! La bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)

Ante portas1 ! La bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)


Il y a un peu moins d'un an, je revenais, pour l'Alliance Géostratégique, sur la bataille de Xuan Loc2. J'affirmais, alors, que celle-ci était l'un des rares faits d'armes dont pouvait se vanter l'ARVN3 lors de la campagne ultime du Nord-Viêtnam contre le régime de Saïgon, en 1975. Des lectures réalisées depuis me conduisent à infirmer ce point de vue. Xuan Loc est bien le succès défensif le plus connu de l'armée sud-viêtnamienne à la veille de son effondrement, mais l'ARVN a su, dans d'autres engagements, souvent plus restreints, résister pendant un temps à la poussée nord-viêtnamienne. Si le souvenir de ce succès est plus fort, c'est en raison de la personnalité même de son chef d'orchestre, le général Le Minh Dao, commandant de la 18th Infantry Division, qui a survécu aux camps communistes pour émigrer aux Etats-Unis et participer à l'entretien de la mémoire de l'affrontement, avec de nombreux autres vétérans. Etudier la bataille de Xuan Loc, c'est pourtant toujours, comme je l'affirmais déjà il y a un an, tenter de comprendre pourquoi l'ARVN n'a pu résister à l'offensive de l'armée populaire du Viêtnam. La réhabilitation légitime de la performance sud-viêtnamienne -négligée pendant longtemps par les Américains eux-mêmes, sans parler des Français- ne doit pas masquer l'échec final des Republic of Vietnam Armed Forces, qui ne pouvaient espérer l'emporter, en raison de faiblesses structurelles. C'est en ce sens que la performance du général Dao et de la 18th Infantry Division reste remarquable, car elle montre à la fois le meilleur de l'ARVN et ses limites, qui conduisent à la défaite finale.


Stéphane Mantoux.


vendredi 19 juillet 2013

Vidéo : la bataille de Xuan Loc (9-21 avril 1975)

Ci-dessous, la vidéo de présentation du prochain article à paraître sur le blog le 20 juillet. En raison de problèmes techniques, le traditionnel commentaire vidéo de l'article est absent cette fois-ci. Bon visionnage !





mercredi 10 juillet 2013

Une guerre de rue : communistes et nazis dans la bataille pour Berlin (1929-1933)

A partir de 1929, la situation générale de l'Allemagne connaît un profond changement à la suite du krach boursier américain. La crise économique qui frappe le pays se manifeste par une hausse importante du chômage. Elle entraîne également un processus de radicalisation politique qui se traduit au quotidien par la montée de la violence politique, surtout entre communistes et nazis. L'un des enjeux majeurs de cette lutte est le contrôle de la capitale du Reich, Berlin. Pour les communistes, la ville rouge, est un bastion qui doit faire rayonner le communisme sur toute l'Allemagne. Pour les nationaux-socialistes, dont le mouvement est alors essentiellement bavarois, s'imposer à Berlin est indispensable pour apparaître comme une véritable force nationale.

Berlin devient un champ de bataille entre deux mouvements pour qui l'usage de la force est jugé comme légitime dans le cadre de la compétition politique. Cette guerre de rue dure jusqu'en 1933 et le moment où les nazis s'emparent du pouvoir pour utiliser la violence d'État afin d'écraser impitoyablement leurs adversaires.

Il ne s'agit pas ici de faire le récit de quelques rixes mais de montrer les phases d'un conflit urbain de basse intensité. De mai 1930 à novembre 1931 ce ne sont pas moins de 31 personnes qui trouvent la mort dans des combats de rue à Berlin. Le nombre des blessés est infiniment plus élevé et cela dans la capitale d'une démocratie parlementaire en temps de paix.

David FRANCOIS

lundi 1 juillet 2013

L’armée romaine d’Orient et la fin du royaume vandale d’Afrique


Alors que l'empire romain d'Occident succombait à l'issue d'une succession désastreuse de pertes territoriales et de luttes intestines, l'empire romain d'Orient traversait le Ve siècle sans subir de dommages majeurs. Si Constantinople n'échappa pas aux guerres civiles, aux défaites militaires, ou encore à une très forte pression barbare dans les Balkans, ces épreuves ne mirent pas fondamentalement en péril la stabilité politique ou encore l'assise économique de l'empire. En effet, durant ce siècle, la plupart des empereurs qui se succédèrent sur le trône régnèrent longtemps alors que l'absence de conflits prolongés avec les Perses sassanides laissèrent les provinces les plus riches du domaine impérial inviolées. A son avènement, l’empereur Justinien (527-565) disposait donc d’une armée importante financée par une administration fiscale efficace.

Une des causes souvent évoquées de la chute de l’empire romain d’Occident est la décadence supposée de son armée à partir des réformes initiées par Dioclétien, symbolisées par la disparition des grandes légions à dix cohortes du principat. Hors, évoquer brièvement la destruction du royaume vandale d’Afrique par Bélisaire, brillant général dépêché par Constantinople, offre l’occasion de revenir sur les caractéristiques de l’armée romaine sous le règne de Justinien. Comme celle-ci était encore très similaire à celle de Théodose un siècle plus tôt, cette campagne donne un aperçu des capacités de l’armée romaine tardive, malgré l’inévitable imprécision induite par le manque de sources décrivant l’institution dans sa globalité. Deux siècles séparent ainsi deux manuscrits essentiels; la Notitia Dignitatum et le Strategikon de Maurice, alors que comme toute institution, l’armée évoluait constamment. De plus hier comme aujourd’hui, les dotations et l’organisation théorique sont une chose, la réalité des faits en est une autre. 

Adrien Fontanellaz