Mon article sur la bataille de Xuan Loc a attiré l'attention d'Albert Grandolini, bien connu des lecteurs de la presse spécialisée en histoire militaire comme spécialiste de la guerre du Viêtnam et sa dimension militaire, sur laquelle il a signé bon nombre d'articles et quelques ouvrages. M. Grandolini a bien voulu me faire part de ses remarques sur mon travail et m'a apporté quelques précisions et corrections.
- d'après l'historique officiel du corps blindé nord-viêtnamien (auquel M. Grandolini a accès, parlant la langue en question), il semble bien que les deux régiments qui attaquent en premier Xuan Loc le 9 avril 1975 disposent d'une compagnie de chars en soutien, soit une douzaine et pas 4, comme je le reprenais moi-même de l'ouvrage de G. Veith.
- il y eut un combat de chars entre l'ARVN et l'APVN dans la nuit du 12 au 13 avril qui n'est pas non plus signalé par G. Veith.
Des T-54 nord-viêtnamiens détruits lors des combats à Saïgon, en avril 1975-Source : http://www.militaryphotos.net/forums/attachment.php?attachmentid=100920 |
- le choix du président Thieu de se replier sur une "enclave" correspondant au sud du pays peut très bien avoir été une décision prise pour forcer la main aux Américains et obtenir, en particulier, leur soutien aérien. Le débat historiographique reste ouverte sur ce choix, on l'a dit, très controversé.
- pour le tir direct, les Nord-Viêtnamiens engageaient généralement des canons D-44 de 85 mm, des canons ZIS-3 de 76,2 mm et des canons de DCA de 37 mm. Les canons lourds de DCA de 85 ou 100 mm n'ont été que rarement engagés dans ce rôle. Ils sont utilisés pour détruire les défenses à l'entrée de la base aérienne de Tan Son Nhut, le 30 avril 1975.
Un canon D-44 de 85 mm de l'armée soviétique.-Source : http://fc04.deviantart.net/fs36/f/2008/244/f/4/D44_Soviet_Artillery_by_14hyena88.jpg |
- en ce qui concerne le soutien aérien sud-viêtnamien, la VNAF aligne deux escadrons de gunships (819ème sur AC-119G et 821ème sur AC-119K). Le 817ème escadron sur AC-47D a été dissous en raison de la vulnérabilité des appareils, réutilisés comme avions de transport. Les Sud-Viêtnamiens n'utilisaient pas d'AC-130, la version gunship de l'Hercules, mais des C-130A de transport reconvertis en bombardiers pour larguer 48 touques de napalm ou 32 bombes de 500 livres (225 kg). Les appareils sont guidés avec le système BOBS qui associe un calculateur électronique de bombardement et un radar de guidage au sol et l’ordinateur de bord servant au parachutage à haute altitude.
Vue d'artiste d'un AC-119 gunship en action.-Source : http://www.ac-119gunships.com/images/misc/AC-119G%20Shadow%20Gunship72dpi.jpg |
- lors de la percée de la 18ème division, le QG de la 341ème division nord-viêtnamienne n'est pas visée par une bombe CBU-55 mais bien par une BLU-82 de 6 800 kg. Les CBU-55 "fuel air explosive", de 340kg seulement, sont larguées par les chasseurs A-37B de la VNAF qui en emportent généralement quatre par appareil, ou encore deux en combinaison avec quatre autres bombes conventionnelles MK-82 de 500 livres (227kg). La CBU-55 est largueé en vol horizontal à basse altitude ; du conteneur est extrait par parachutes trois sous-munitions qui explosent à peu près à trois mètre du sol, accentuant l’effet de souffle. Cette munition a aussi été mise en œuvre par les T-28D cambodgiens lors du siège de Phnom Penh en février-mars 1975. La confusion est apparemment fréquente dans de nombreux ouvrages à propos de ces deux munitions.
- Albert Grandolini joint également une photo du général Tran Van Tra, en 1975 (j'avais initialement commis une erreur en allant un peu vite dans mes recherches d'illustrations !), merci à lui.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire