mardi 1 mars 2016

La guerre civile grecque, 1944-1949

De 1944 à 1949, la Grèce est la proie d’une guerre civile, qui plonge à la fois ses racines dans le passé récent du pays mais également dans un environnement international marqué par l’apparition de la guerre froide. Seul conflit armée sur le sol européen où s’affrontent le bloc communiste et le bloc occidental, elle ressemble sur bien des points aux multiples guerres insurrectionnelles qui naîtront du contexte de guerre froide, du Vietnam au Nicaragua en passant par Cuba.


À travers l’exemple de la guerre civile grecque se dessine les linéaments des guerres insurrectionnelles qui marqueront la seconde moitié du 20e siècle mais également les moyens employés pour la contrer et la vaincre. Apparaît également l’importance dans ce type de conflit de facteurs non spécifiquement militaires comme le contrôle de la population ou l’environnement international. Mais avant tout cette guerre civile est incontournable pour appréhender et mieux comprendre la Grèce contemporaine.

David FRANCOIS 



La Grèce

La Résistance grecque divisée
La guerre civile grecque de 1944 à 1949 plonge ses racines dans la politique intérieure hellène des années 1930. Par crainte des réformes avancées par le Parlement où domine le centre-gauche, le roi Georges II fait en effet dissoudre l’assemblée en août 1936 et nomme à la tête du pays, un dictateur, le général Ioannis Metaxas. S’inspirant de l’exemple du fascisme mussolinien, ce dernier instaure un régime autoritaire avec l’appui du roi, de l’armée et de l’administration. Les partis politiques sont interdits notamment le Parti communiste grec (KKE) qui passe à la clandestinité pour survivre. Les opposants au régime sont arrêtés, les grèves interdites et la censure est omniprésente.

Le régime de Metaxas ne bénéficie d’un soutien populaire qu’à partir de l’attaque italienne contre la Grèce en octobre 1940. La résistance armée grecque, dirigée par le général Alexandre Papagos, brise l’offensive des troupes du Duce qui se voient même repoussées à l’intérieur de l’Albanie. Devant le fiasco italien, Hitler est contraint d’intervenir. Le 6 avril 1941, la Wehrmacht attaque la Grèce. Alors qu’elle avait vaillamment résisté contre les Italiens, l’armée grecque ne peut faire face devant les troupes allemandes qui, en trois semaines, prennent possession de l’ensemble du pays. Le roi Georges et le gouvernement fuient le pays pour se réfugier en Égypte sous la protection britannique.

À leur arrivée en Grèce, les Allemands trouvent dans les prisons un grand nombre de communistes emprisonnés par le régime de Metaxas. Désireux de rester en bons termes avec leurs alliés soviétiques, ils décident de les libérer ce qu’ils ne tarderont pas à amèrement regretter. En effet, quand la Wehrmacht attaque l’URSS en juin, les communistes fondent immédiatement le Front de libération nationale (EAM) puis l’Armée nationale populaire de libération (ELAS) sa branche armée, faisant appel au patriotisme pour appeler à la résistance contre les envahisseurs allemands.

Parallèlement apparaît un autre mouvement de résistance armée en Grèce, la Ligne nationale démocratique grecque (EDES) de Napoleon Zervas. Cette dernière, qui reçoit le soutien du roi et du gouvernement en exil, est relativement faible et limite ses actions aux régions du nord-ouest du pays. Néanmoins, l'EDES, bien qu’anticommuniste, n’hésite pas à mener des opérations communes avec l'ELAS contre les Allemands et les Italiens. Plus à droite, existe l’Organisation X du colonel Georges Grivas qui mène une politique de terreur et de contre-terrorisme contre les communistes. Dans cette situation les formations les plus modérées sont rapidement marginalisées tandis que se développe une rivalité sanglante entre l’EDES et l’ELAS, les deux organisations étant en lice pour prendre le pouvoir après la libération du pays. L’EDES fournit ainsi quelques informations aux Allemands pour traquer l’ELAS tandis que cette dernière lance des attaques contre les forces de l’EDES dès la fin 1942.

En octobre 1943, l’ELAS, avec ses 20 000 hommes, accroît ses opérations contre l’EDES qui ne compte que 5 000 combattants. Les Britanniques, craignant une mainmise communiste sur le pays après la guerre, fournissent des armes à l’EDES qui en février 1944 reprend les territoires qu’elle avait perdus. Finalement les deux organisations conviennent d’une trêve tandis que les Britanniques, afin de résoudre le conflit, organisent une conférence au Liban réunissant les représentants des partis et des mouvements de résistance. Quatre mois plus tard, l’EDES et l’ELAS acceptent de passer sous commandement britannique.

Manifestation communiste à Athènes


À l’automne 1944, les troupes allemandes commencent à évacuer la Grèce. En octobre, le général britannique Scobie débarque à Athènes avec deux brigades et des unités grecques libres, soit environ 26 000 hommes tandis que le gouvernement en exil s’installe dans le pays libéré où les luttes politiques ne tardent pas à reprendre. La Grèce est alors dévastée par la guerre, le pays est en faillite, l’industrie est à l’arrêt, les ports et les villes sont en ruine. Le gouvernement royal se montre vite inefficace face aux problèmes du pays et manque de soutien dans une population qui lui reproche à la fois d’être l’héritier de Metaxas et d’être inféodé à la Grande-Bretagne.

Le KKE veut profiter de cette situation et montrer le soutien populaire dont il bénéficie. Avant la fin de la guerre, les partisans communistes ont déjà commencé à consolider leur contrôle des campagnes. L’EAM organise donc une manifestation, le 2 décembre, à Athènes, malgré l’interdiction du gouvernement. La démonstration tourne au bain de sang, plusieurs manifestants sont tués. Les Britanniques ordonnent alors aux unités de l’ELAS d’évacuer la région d’Athènes dans les 72 heures. L’ELAS répond le 6 décembre en attaquant des bâtiments gouvernementaux ainsi que des unités de l’EDES dans le nord du pays. Les soldats britanniques reçoivent la mission de rétablir l’ordre mais en quelques jours, l’ELAS prend le contrôle du pays à l’exception des villes où se trouvent des garnisons anglaises. Le gouvernement grec se montre alors totalement incapable de contrôler une situation qui ne cesse de se dégrader.

Combats de rue à Athènes fin 1944


Dans les zones qu’ils contrôlent, les communistes organisent une force de police secrète l'OPLA qui s’en prend aux ennemis réels ou présumés du KKE et qui, en trois semaines, exécute prés de 13 500 personnes. Les unités de l'ELAS comptent alors 40 000 hommes et femmes organisés en deux armées, celle du sud commandée par Siantos et Mandakas avec 18 000 combattants et celle du nord dirigée par Saraphis et Aris avec 23 000 combattants.

Pendant six semaines une sanglante lutte a lieu jusqu’à ce que les Britanniques, encouragés par la visite de Churchill à Athènes le jour de Noël 1944, repoussent les partisans communistes. Si ces derniers ont obligé l'EDES à fuir le continent pour se réfugier dans l’île de Corfou, ils ne sont pas parvenus à prendre le contrôle de la capitale. Ils se retirent des environs d’Athènes en refusant de libérer les 16 000 otages civils qu’ils ont raflés, une décision qui entame leur popularité dans les campagnes et permet ainsi aux forces gouvernementales de reprendre le contrôle de nombreux territoires. L’offensive britannique force finalement l’ELAS à demander un armistice le 11 janvier 1945. Lors des négociations qui suivent, cette dernière accepte de rendre une partie de ses armes tandis que le gouvernement promet une amnistie, des élections libres et un scrutin pour décider le maintien du roi Georges sur le trône. Cette première phase, relativement courte, de la guerre civile a néanmoins fait 25 000 morts.


Les communistes en position de force.
Le compromis de janvier 1945 est instable. De nombreux groupes communistes sont certes dissous et l'ELAS remet une partie de ses armes, mais de nombreux partisans refusent de désarmer et se réfugient dans les régions montagneuses du pays. En décembre 1945, le KKE est parvenu à réorganiser ses forces dont une partie est passée par des camps d’entraînement établis en Yougoslavie et en Albanie et rentre clandestinement en Grèce. La Bulgarie, la Yougoslavie et l’Albanie fournissent également des armes et du matériel aux insurgés communistes, ce qui n’est pas le cas de l’URSS qui maintient une réserve prudente. Mais le 21 janvier 1946, lors de la réunion du conseil de sécurité de l’ONU, le représentant soviétique condamne bruyamment les persécutions des militants communistes en Grèce. Le KKE voit dans cet incident le signe que Staline soutiendra la rébellion armée. Il est vrai que la politique gouvernementale ne fait qu’envenimer la situation en permettant à des unités terroristes paramilitaires de nettoyer les villes des hommes de l'ELAS ce qui ne fait que renforcer les forces rebelles.

En mars 1946, le KKE refuse de participer aux élections nationales où la droite remporte une victoire écrasante. Sous les ordres de Markos Vafiadis, célèbre sous le nom de commandant Markos, de petites unités de l'ELAS commencent à effectuer des raids éclairs à travers la frontière pour obtenir du matériel et des volontaires. À la fin mars, un groupe armé entre dans le village de Litochoro, au pied du mont Olympe, et attaque un peloton de l’armée qui se rend rapidement. Le poste de gendarmerie résiste mais doit également se rendre. Les insurgés se retirent rapidement sans subir de perte alors qu’une unité britannique approche. C’est le signal pour tous les partisans de l'ELAS dans le pays. La trêve de janvier 1945 est définitivement brisée.

Markos Vafiadis, commandant des forces communistes grecques


Quelques mois plus tard un groupe de 1 000 à 1 500 partisans s’emparent de la ville de Deskati en Thessalie. Ils sont armés avec des mortiers de trois pouces et des armes anti-chars. Il faut cinq jours aux forces gouvernementales pour nettoyer la zone et rétablir l’ordre. Les partisans en retraite passent la frontière yougoslave protégés par les soldats de Tito. À la fin de 1946, les incursions communistes deviennent quotidiennes, des routes sont minées, des villages pris. Si les rebelles possèdent des combattants dans l’ensemble du pays, la guérilla est particulièrement forte dans quatre régions : la Macédoine le long de la frontière avec la Yougoslavie et l’Albanie, la Thrace, la région de Tripoli-Sparte au sud du Péloponnèse, la région montagneuse de Thessalie.

Le gouvernement hésite sur la conduite à tenir, laissant les groupes d’extrême-droite commettre des exactions dans les villes au lieu d’envoyer l’armée dans les campagnes protéger la population. Sous l’influence britannique, le pouvoir assimile les rebelles à des bandits et non à des guérilleros, ce qui le conduit à commettre de lourdes erreurs. Ainsi c’est à la gendarmerie, à la garde nationale et à la police qu’il donne mission de combattre la rébellion, ce dont ses forces sont incapables. Il faut attendre octobre 1946 pour que le gouvernement engage 100 000 militaires qui ne sont ni formés, ni organisés pour des opérations de contre-insurrection.

Markos dirige alors environ 4 000 guérilleros en unités semi-autonomes de 100 combattants chacune. À la fin de 1946, il commande 7 000 combattants qui prennent le nom d’armée démocratique grecque. Il établit alors son quartier général dans la zone montagneuse de Gramos et de Vitsi à la jonction des frontières albanaises, yougoslaves et grecques. Au début de 1947, l’armée démocratique contrôle environ 100 villages qui lui permettent de s’approvisionner et de lever des impôts. Dans ces zones contrôlées par les communistes, des milliers de sympathisants du gouvernement sont condamnés après des parodies de procès tandis que les habitants doivent assister à des rassemblements obligatoires.

Les forces communistes ne cessent de croître tout au long de l’année 1947. En mars, Markos commande 13 000 insurgés dans des unités organisées et reçoit le soutien actif d’environ 50 000 autres tandis qu’il peut compter sur environ 250 000 sympathisants dans tout le pays. À la mi-1947, les rebelles dirigent environ 23 000 combattants soit de 65 à 70 bataillons de 250 hommes ou femmes. En octobre 1947, selon le gouvernement, l’armée démocratique a attaqué 83 villages, détruits 218 bâtiments, fait exploser 34 ponts et détruit 11 trains. À ce moment plus de 250 000 civils sont sans abri et les quatre cinquièmes du pays connaissent des troubles.

Les communistes reçoivent une aide importante de la part des pays du bloc de l’Est. À l’exception de l’URSS qui se montre prudente, la Yougoslavie et d’autres pays socialistes approvisionnent les communistes grecs fournissant aussi bien de la nourriture que de l’artillerie antiaérienne. Un général yougoslave est même envoyé au quartier général de l’ELAS conseiller les camarades grecs. Le gouvernement d’Athènes est alors dans une situation désespérée. Les communistes contrôlent déjà les massifs le long de la frontière avec l’Albanie mais également le mont Gramos à l’extrémité nord de la chaîne du Pinde. À partir de ces bases, ils menacent tout le nord-ouest de la Grèce. Par la suite, Markos déploie ses unités dans tout le pays au lieu de les garder concentrer dans les montagnes, fournissant par la même occasion des cibles plus faciles pour l’armée.

À la fin de 1947, les communistes lancent une attaque sur la ville de Konitsa prés de la frontière albanaise soutenu par des canons de 105 mm situés en Albanie. La bataille qui s’engage est cruciale pour les communistes qui veulent faire de la ville la capitale d’une zone libérée dans l’espoir d’être reconnu officiellement par les pays socialistes. Ils jettent donc dans la bataille 10 000 combattants. Le premier objectif est le pont de Bourazani qui enjambe la rivière Aoos. C’est par que doivent arriver les renforts gouvernementaux venant de Ioannina la capitale provinciale. Pour répondre à l’attaque, larmée est obligée de réquisitionner des DC-3 pour transporter ses troupes sur place. Du 25 au 29 décembre, la bataille fait rage. Finalement les communistes doivent se retirer laissant prés de 1 200 blessés derrière eux.

Combattants de l'ELAS


La défense de Konitsa a pour résultat de remonter le moral d’une armée qui compte alors 200 000 hommes. A Athènes, un gouvernement de coalition se forme dirigé par Papandreou tandis que le colonel Zervas, l'ancien chef de l'EDES, est nommé ministre de l’Intérieur. Il fait arrêter prés de 3 000 communistes dont certains sont condamnés à mort tandis que le contre-terrorisme s’installe dans les villes et les villages, réprimant les sympathisants de gauche. La violence anticommuniste se déchaîne et de nombreux excès, notamment l’organisation d’exécutions publiques, entraînent des protestations de la part des États-Unis et de la Grande-Bretagne. En réaction, en mars 1947, les communistes, malgré les protestations internationales, déplacent 28 000 enfants vers les pays du bloc de l’Est. 
 
Au niveau international, l’année 1947, marque un tournant pour le gouvernement grec. Au début de l’année, la Grande-Bretagne annonce qu’elle ne peut plus soutenir militairement et économiquement la Grèce. Elle demande donc aux États-Unis de prendre le relais, ce qu’accepte le président Truman. Pour les Américains, une victoire communiste en Grèce mettrait en péril la Turquie et l’ensemble du Moyen-Orient, ce qu’ils ne peuvent tolérer. Une aide économique mais surtout militaire avec l'envoi sur place de conseillers se met en place qui va porter ces fruits en 1948.

Sur le plan militaire, durant toute l’année 1947, l’armée grecque montre son incapacité à venir à bout de l’insurrection communiste. Faute de matériel et d’effectifs suffisants pour mener des opérations dans l’ensemble du pays, les généraux grecs ont choisi de vaincre d’abord la guérilla dans le sud puis d’envoyer le gros des troupes dans le nord. Les opérations contre les guérilleros se déroulent en trois phases. Durant la première phase les troupes gouvernementales encerclent une région pour piéger les rebelles et les forcer soit à se battre, soit à se rendre. Dans un second temps, des ratissages sont effectués afin de nettoyer la zone puis, dans un troisième temps, le gros des troupes remonte vers le nord pour effectuer une nouvelle opération. Cette stratégie se révèle vite un échec. Les communistes parviennent en effet le plus souvent à fuir les régions visées par ces opérations tandis que la population locale, consciente que les rebelles reviendront une fois les militaires partis et craignant les représailles, refuse de coopérer. Pour tenir le terrain, l’armée est donc obligée de laisser des troupes sur place ce qui réduit ses forces pour mener des opérations ultérieures.

Devant cette impasse, le gouvernement grec essaye de négocier avec les rebelles, proposant une amnistie à deux reprises en 1947. Pour les communistes, c’est là un aveu de faiblesse d’autant que le gouvernement prévient qu’il ne pourra assurer la sécurité des guérilleros contre des représailles des groupes d’extrême-droite. Finalement à l’automne 1947, l’armée dédie l’essentiel de ses effectifs à des missions de défense statique. Manquant de capacité offensive efficace, elle est incapable d’obtenir une victoire militaire, laissant l’initiative aux communistes. Sur le conseil des Américains, le gouvernement met finalement sur pied un corps de défense nationale. Il s’agit de bataillons à base régionale qui sont exclusivement chargés de missions de défense statique et doivent libérer l’armée de ces taches pour lui permettre de se consacrer à des missions offensives.

À la fin de 1947, la perspective d’une victoire communiste en Grèce apparaît sérieuse. Le 24 décembre, Markos annonce la formation d’un gouvernement provisoire démocratique de la Grèce libre, un véritable défi pour Athènes qui ferme la porte à tout règlement politique et pacifique du conflit. Au même moment, refusant une intervention directe, le président Truman accepte en novembre 1947 l’envoie sur place d’une équipe de planification, sous les ordres du général James Von Fleet, chargée de donner des conseils opérationnels à l’armée grecque.

Van Fleet prépare alors un plan d’opérations pour 1948 qui consiste dans un premier temps à réduire les forces communistes en Grèce centrale puis à attaquer la région de Gramos en Épire début juin. Ensuite l’armée grecque devra nettoyer le Péloponnèse des restes des formations rebelles. Une campagne d’hiver dans la région de Vitsi, au nord du pays, mettra un point final au conflit.


La campagne indécise de 1948
Au début de 1948, 2 000 partisans communistes contrôlent la Grèce centrale coupant ainsi Athènes du reste du pays. Pour le gouvernement, reprendre cette région doit à la fois permettre de rétablir les liaisons entre la capitale et le reste de la Grèce et isoler les unités communistes stationnées dans le Péloponnèse. Trois corps d’armée sont engagés dans l’opération ainsi que deux groupes de commandos. Le 15 avril, les divisions attaquent depuis le nord et le sud tandis que des commandos bloquent les cols de montagnes pour empêcher les rebelles de fuir. Mais la veille de l’attaque, un groupe de guérilleros, profitant des conditions météorologiques, parvient à franchir les lignes gouvernementales et à s’enfuir.

L’opération une fois lancée se déroule avec lenteur. Ainsi le corps d’armée A a besoin d’un mois complet pour nettoyer une zone de 90 km de long sur 50 km de large. Cela laisse largement le temps à la plupart des unités communistes pour s’échapper et rejoindre le gros des forces rebelles dans le nord du pays. Néanmoins l’armée grecque est parvenu à chasser les insurgés de Grèce centrale et peut enfin revendiquer un succès.

La seconde phase du plan de Van Fleet débute le 20 juin 1948 avec pour objectif de prendre le contrôle complet de la zone montagneuse de Gramos centre névralgique des forces militaires communistes. Elle concentre en effet plus de 7 000 guérilleros prêts à défendre à tout prix la région. Lors de cette opération, l’armée doit d’abord de nettoyer les abords de la zone tenue par les rebelles puis s’emparer des lignes de défense communistes. Lors de la dernière phase, l’armée a pour objectif de couper les lignes de communication entre la région du Gramos et l’Albanie et de lancer une offensive sur la seconde ligne de défense communiste. 
 
Markos, qui est informé du plan de l’armée gouvernementale, répond en renforçant ses lignes de défense. Il établit également une réserve de 3 000 combattants en Épire qui doit couper les lignes de ravitaillement de l’armée une fois que celle-ci aura lancé son attaque.

Partisans communistes à l'entrainement


L’opération Couronne débute donc le 20 juin. Son déroulement s’avère lent et difficile dans une zone montagneuse où les défenses communistes sont bien préparées. Les rebelles de l’Épire quant à eux harcèlent les arrières de l’ennemi, l’obligeant à immobiliser des unités pour les protéger. Van Fleet, dénonce alors l’incompétence du commandant du corps d’armée B dont il demande le remplacement. Il l’obtient et c’est le général Kitrilakis qui prend la direction des opérations. Dans le Gramos, 40 000 soldats affrontent 8 000 guérilleros. Les deux forces se battent pour contrôler les massifs. Pour prendre celui du Kleftis, l’armée lance 20 000 obus sur la crête qui n’est prise que lors de combats au corps-à-corps. Markos doit alors faire venir en renfort 4 000 partisans pour contenir à contenir l’armée. Le 17e jour de l’opération, les militaires prennent finalement le contrôle de la ligne de défense extérieure des rebelles. Après douze autres jours de combats, Markos ordonne à ses hommes de battre en retraite. L’écrasante supériorité des troupes gouvernementales le menace en effet de tous cotés. Certains rebelles prennent alors la direction de l’Albanie mais la majorité, soit près de 8 000 hommes, arrive à rejoindre la région de Vitsi, l’armée grecque étant incapable de réaliser l’encerclement prévu de la région de Gramos.

Malgré la lenteur des opérations et la fuite des guérilleros qui sont encore 17 000 dans tout le pays, le gouvernement grec est plutôt optimiste. L’opération Couronne est officiellement terminée le 21 août tandis qu’une division se lance à l’attaque des fortifications de la guérilla dans la région de Mourghana.

La région autour du mont Vitsi, dernier objectif du plan conçu par Van Fleet, offre un refuge sûr pour les communistes ayant fui le Gramos d’autant qu’elle permet un excellent approvisionnement par les routes venant d’Albanie et de Yougoslavie. Le relief montagneux favorise également la guérilla qui transforme la région en forteresse. Pour l’armée grecque et les conseillers militaires américains, si les rebelles ne sont pas délogés de cette zone avant l’hiver, ils pourront la tenir ensuite jusqu’au printemps 1949. Le corps d’armée B de Kitrilakis prépare donc une attaque depuis le sud et l’est contre les 4 500 guérilleros qui tiennent la région. L’offensive est lancée le 30 août mais progresse lentement en raison de la forte résistance de l’ennemi et des mauvaises conditions météorologiques. Deux brigades supplémentaires sont alors envoyées en renfort pour permettre une percée. Le 5 septembre alors que l’armée est sur le point de couper les lignes de ravitaillement des rebelles avec l’Albanie, les communistes lancent une vigoureuse contre-attaque qui oblige les militaires à battre en retraite jusqu’à leurs positions initiales.

Le corps d’armée B reçoit alors le renfort d’une division ce qui lui permet de reprendre l’offensive. Cependant la guérilla lance une nouvelle attaque qui oblige l’armée à reculer de 3 km, un terrain perdu que les militaires ne reprennent qu’après deux jours de combats. Les chances du groupe d’armées B de s’emparer de la région de Vitsi avant l’hiver semblent alors largement compromises. Les préparatifs pour un nouvel assaut laissent en effet le temps aux communistes de renforcer leurs positions de défense. Ils en profitent également pour recruter de nouveaux volontaires dans la région ce qui leur permet d’avoir un effectif de 7 000 hommes en octobre.

L’armée grecque lance deux dernières grandes offensives en octobre mais les deux tentatives se transforment en piteux échecs. À la fin du mois, elle cesse ces opérations sans avoir réalisé ses objectifs puisque avec 6 500 hommes les communistes continuent à contrôler la région. Pour les conseillers américains, la raison principale de cet échec provient du manque d’agressivité des officiers grecs qui soit ordonnent la retraite dès qu’ils rencontrent une résistance sérieuse ou se retirent en désordre quand les communistes contre-attaquent.

À la fin de 1948, le gouvernement grec a encore peu de raisons d’être optimiste. Pendant que l’armée a essayé, en vain, de prendre le contrôle de la région de Vitsi, la guérilla en a profité pour accroître ses activités en Thessalie et dans le Péloponnèse. Les communistes sont même parvenus à combler les pertes subies durant l’année.

Pour Van Fleet, l’échec de Vitsi montre la nécessité de renforcer et d’améliorer les capacités de combat de l’armée grecque. Mais le temps manque pour cela alors que la guérilla ne cesse de se renforcer. Pour les conseillers américains, il est indispensable pour pouvoir l’emporter de fermer rapidement les voies de communication entre les communistes grecs et l’Albanie et la Yougoslavie. Cela peut être obtenu soit par un assaut rapide, soit par une augmentation des effectifs de l’armée. Mais à la fin 1948, l’armée s’est montrée incapable de réaliser la première option tandis que la seconde ne signifie aucunement une amélioration des qualités combatives des unités.

Pendant ce temps les communistes ne restent pas inactifs. Alors que la situation reste bloquée dans la région de Vitsi, ils réinvestissent lentement celle du Gramos avec deux divisions. À la fin 1948, trois brigades ont déjà établi des bastions dans cette zone. Dans le reste du pays, les raids communistes se font plus nombreux et plus audacieux. De décembre 1948 à février 1949, les rebelles parviennent également à recruter près de 5 000 combattants. Ainsi au début de 1949, ils contrôlent toujours fermement les régions de Gramos et de Vitsi et conservent l’initiative ailleurs en Grèce.

Le général Van Fleet en compagnie d'officiers grecs



La défaite communiste.
Afin de répondre aux critiques de Van Fleet et de redonner de l’allant aux troupes, le 21 janvier 1949, le général Alexandre Papagos, héros de la guerre contre l’Italie en 1940, est nommé commandant en chef des forces armées grecques. Ce dernier prend des mesures drastiques pour rétablir un esprit offensif. Les commandants jugés passifs sont menacés de la cour martiale, les unités n’ont le droit de battre en retraite que sur l’ordre du quartier général et les officiers sont autorisés à abattre tous ceux qui feraient preuve de lâcheté au combat.

Pendant que Papagos reprend en main l’armée, une opération est organisée dans le Péloponnèse afin d’écraser les forces communistes qui s’y trouvent. Si la région ne compte plus que 800 guérilleros au début de 1948, ils sont près de 4 000 à la fin de l’année. L’impasse stratégique dans laquelle se trouve alors l'armée dans le nord du pays après son échec contre Vitsi offre une chance de reprendre le contrôle du Péloponnèse. 
Le général Papagos, commandant en chef de l'armée grecque

 
Les militaires n’ont pas les ressources nécessaires pour mener des opérations simultanées dans l’ensemble de la région. Le corps d’armée A décide donc dans un premier temps de nettoyer le nord du Péloponnèse tout en essayant de neutraliser l’activité de la guérilla dans le sud, puis dans un second temps l’effort principal doit consister à nettoyer l’ensemble du Péloponnèse du nord au sud. Pendant l’ensemble de ces opérations, la marine grecque installe un blocus maritime le long du golfe de Corinthe pour empêcher l’arrivée de renforts communistes ou la retraite par mer des rebelles. L’opération qui débute le 19 décembre 1948 se déroule comme souhaitée par l’armée. Les militaires font arrêter 4 500 personnes soupçonnées d’aider la rébellion, privant ainsi la guérilla de ses principaux soutiens logistiques ainsi que de sources de renseignements. Les bandes de guérilleros ont alors beaucoup plus de mal à échapper aux militaires. Malgré des contre-attaques réussies, elles subissent sans relâche la pression de l’armée. Celle-ci agit méthodiquement et sans précipitations afin de ne laisser s’échapper aucun rebelle. À la fin mars, ces derniers ne sont plus que 250 dans le Péloponnèse. La reprise de la région est un succès pour le gouvernement.

Pour soulager la guérilla mise à mal dans le Péloponnèse, les communistes lancent une attaque sur la ville de Karpenisi au sud du Pinde le 19 janvier et s’en emparent. Il s’agit par cette manœuvre de forcer Papagos à détourner des troupes du Péloponnèse mais l’armée ne mord pas à l’hameçon. Elle laisse la ville aux mains des communistes pendant une quinzaine de jours et attend l’arrivée de troupes des régions débarrassées des rebelles pour reprendre la cité. 
 
C’est à ce moment du conflit que le 27 janvier 1949, Markos lance par radio depuis Belgrade une proposition de paix qui comprend un appel au cessez-le-feu, une amnistie générale, des négociations pour former un nouveau gouvernement et la tenue d’élections dans les deux mois. Cette annonce peut signifier que les communistes se sentent en position de force après les échecs de l’armée à la fin de 1948 et les succès des raids de la guérilla les deux derniers mois. Mais une semaine plus tard, la rébellion annonce que Markos, le chef de la guérilla, a été relevé de ses fonctions militaires ainsi que de ses responsabilités sein du KKE pour raison de santé. Le KKE est en fait victime d’une purge et Markos ainsi que de nombreux responsables de l’armée démocratique sont limogés pour « opportunisme ». C’est le résultat d'un conflit entre Markos, le commandant militaire, et Nikos Zakariadis le chef du KKE. Markos, qui ne pense plus avoir les moyens de remporter la victoire militairement, souhaite poursuivre une stratégie de guérilla basée sur l’organisation de raids et éviter toute confrontation directe avec l’armée tout en cherchant une solution politique avec le gouvernement. Zakariadis, au contraire, souhaite convertir l’armée démocratique en une force conventionnelle capable de conquérir et de tenir des territoires et de battre l’armée grecque. Au-delà de la stratégie militaire, un autre point de discorde est apparu, concernant le sort de la Macédoine. Zakariadis est en effet favorable à ce que cette région devienne autonome ce à quoi s’oppose Markos.
Avec le départ de Markos et de ses fidèles, Zakariadis a le champ libre. Il annonce que la Macédoine doit devenir indépendante au sein d’une fédération balkanique. Cela provoque l’afflux de volontaires macédoniens dont les effectifs, 14 000 hommes, représentent rapidement près des deux tiers de ceux de l’armée démocratique. Mais cette politique mine la base populaire de la guérilla, car les combattants, s’ils luttent pour une Grèce meilleure, ne veulent en aucun cas la division du pays. La politique macédonienne du KKE a également des répercussions internationales en lui aliénant le soutien de la Yougoslavie. Tito cesse alors de soutenir l’armée démocratique qui dés juin 1949 ne reçoit plus d’approvisionnement de la Yougoslavie qui ferme ses frontières avec la Grèce le 10 juillet.
Pendant ce temps, l’armée grecque et les conseillers américains préparent les plans pour la campagne de 1949. Van Fleet propose de ne plus chercher à nettoyer des régions entières mais plutôt à battre les formations de l’armée démocratique. Il insiste aussi sur la nécessité de lancer des opérations simultanées sur une vaste zone dans le but d’empêcher l’adversaire de se soustraire aux attaques. Il souhaite donc une offensive majeure dans le centre de la Grèce puis une autre dans la région de Gramos-Vitsi. Cette stratégie, une fois adoptée, est mise en pratique au printemps 1949 avec l’opération Pyravlos, l’offensive dans le centre de la Grèce.

L’opération débute le 25 avril avec le blocage par l’armée des passages qui conduisent au nord du pays. Le 5 mai, la principale attaque commence. Les communistes réagissent en divisant leurs forces en petits groupes de 80 à 120 hommes qui cherchent à éviter tout contact avec l’armée pour mieux réapparaître une fois que le gros de celle-ci se sera déplacé vers le nord. Contrairement à ces espérances, l’armée ne se presse pas pour prendre la route du nord. Le corps d’armée A, plutôt que d’agir dans le cadre de formations massives se met à copier les tactiques de la guérilla. Les unités sont ainsi divisées en petits groupes facilitant la poursuite des rebelles. Plus important encore, la population locale fournit des informations sur la localisation des guérilleros. L’opération Pyravlos se caractérise donc par des dizaines d’escarmouches durant trois mois plutôt que par quelques grandes batailles décisives. À la fin de juillet, les communistes sont vaincus dans le centre de la Grèce, en Thessalie et dans le sud du Pinde.

Le succès de l’opération Pyravlos est le prélude à l'assaut final contre l'armée démocratique dans le nord, qui débute le 2 août alors que les opérations de ratissage continuent dans le centre du pays. La situation de l’armée démocratique à l'été 1949 est mauvaise et oblige Zakariadis à revenir sur sa décision de construire une armée conventionnelle. Il ordonne que les huit centres de formation situés dans les pays communistes amis soient fermés, que les combattants qui s’y trouvent se forment en groupes de guérilla et infiltrent le nord du pays. Mais ces formations ne réussissent pas à obtenir le soutien de la population locale qui les dénonce aux autorités locales.

Dans la zone de Gramos-Vitsi, les communistes, témoins des préparatifs d’offensive de l'armée décident de tenir leurs positions défensives plutôt que de battre en retraite vers l’Albanie. Ils espèrent résister jusqu’à l’hiver quand les conditions météorologiques obligeront l’armée à cesser toute offensive. Ils pourront alors reconstituer leurs forces et reprendre le combat au printemps 1950.

Officiers grecs après la victoire sur le mont Gramos


L’armée grecque lance d’abord une attaque de diversion sur le Gramos avec l’intention de forcer les communistes à y déployer l’ensemble de leurs réserves tandis que l'attaque principale a pour cible le Vitsi. Le stratagème fonctionne, les réserves communistes sont envoyées dans le Gramos tandis que l’armée lance l’assaut contre Vitsi le 10 août. Après cinq jours de combats, la région est sous le contrôle des militaires. Zakariadis décide alors de défendre le Gramos qui est attaqué à partir du 25 août, notamment par 50 avions Helldiver livrés par les États-Unis. L’armée s’empare des positions défensives communistes en trois jours. Des combats sporadiques se poursuivent jusqu’à la fin août alors que le gros de l’armée démocratique s’est déjà réfugié en Albanie.

Enver Hoxha, le dirigeant albanais, qui craint une invasion de son pays par l'armée grecque et qui ne veut pas lui fournir un prétexte, décide alors de désarmer et d’interner tous les Grecs présents en Albanie. Associé à la décision de la Yougoslavie de cesser toute aide aux communistes grecs cette mesure signe la fin des combats. Staline, de son côté, a depuis longtemps compris qu’avec l’aide américaine, les communistes grecs n’avaient aucune chance de l’emporter. L’armée grecque élimine progressivement les petites bandes d’insurgés qui n’ont pas suivi la retraite. Pour Staline, depuis Yalta en 1945, la Grèce appartient à la sphère occidentale, il ordonne donc à l’armée démocratique de déclarer un cessez-le-feu. La guerre civile est alors finie.

Prisonniers communistes internés par l'armée grecque


Conclusion
Le coût de la guerre civile grecque est énorme. Environ 160 000 personnes ont perdu la vie tandis que des centaines de milliers d’autres ont perdu leur maison et l’ensemble de leurs biens. 80 000 sympathisants des rebelles ont pris le chemin de l’exil pour s’installer dans les pays du bloc de l’Est, la plupart ne rentrant en Grèce qu’après le vote de lois d’amnistie en 1985. Du côté des combattants, l’armée a perdu 11 000 hommes et les rebelles environ 38 000. 
 
La guerre civile grecque, l’un des premiers conflits armés de la guerre froide et le seul à se dérouler en Europe, inaugure une série d’affrontements que les théoriciens militaires nommeront guerres révolutionnaires dans les années 1960 puis guerres asymétriques au début du 21e siècle. Les communistes, inférieures en nombre et moins bien équipés, mènent essentiellement une guerre de partisans, faite de coups de main où la mobilité et l’esprit offensif leur assurent le succès. L’armée grecque répond d’abord par des méthodes classiques, croyant, à tort, que sa supériorité numérique pourra venir à bout de l’insurrection. Le tournant militaire du conflit survient au moment où les communistes se dotent d’une assise territoriale, la République de Konitsa, qu’ils ne peuvent conserver que par une stratégie défensive conventionnelle. Dans cette configuration, la puissance de feu supérieure de l’armée, alliée à l’abandon des insurgés par la Yougoslavie, conduit inéluctablement à la victoire du gouvernement d’Athènes.

La guerre civile grecque montre l’importance du contrôle des populations pour assurer le succès ou non d’une guerre insurrectionnelle. Les communistes commettent dans ce domaine une série d’erreurs, imposant la conscription obligatoire ou instaurant une politique antireligieuse dans les zones qu’ils contrôlent ce qui a pour résultat de leur aliéner une partie de la population. Du côté gouvernemental, une décision importante est la mise en place du corps de défense nationale dédié à la défense statique qui permet de regagner le soutien de la population. Celle-ci, convaincue d’être protégé et de ne pas subir les représailles de la guérilla, commence alors à collaborer avec les autorités et à donner des informations à l’armée.

Fermement ancré dans le camp occidental après la victoire sur les communistes, la Grèce profite alors du plan Marshall pour se reconstruire puis intègre l’OTAN en 1951. Mais l’anticommunisme, avivé par le souvenir de la guerre civile, est particulièrement puissant au sein de l’armée et d’une partie de l’administration. Il joue un rôle prépondérant dans les soubresauts que connaît la jeune démocratie grecque et qui débouche sur la prise de pouvoir par l’armée en 1967 instaurant la dictature des Colonels qui s’achève en 1974. La fin de la dictature entraîne la légalisation du KKE qui va dominer le champ politique à la gauche du Parti socialiste, le PASOK, jusqu’en 2012 où il est supplanté par Syriza, dont le chef et actuel Premier ministre, Alexis Tsipras a débuté sa carrière politique au sein des jeunesses communistes.


Bibliographie :
Dominique Eudes, Les Kapetanios : la guerre civile grecque, 1943-1949, Fayard, 1970.
Mark Mazower, Dans la Grèce d’Hitler 1941-1944, Les Belles lettres, 2002.
Christophe Chiclet, Les Communistes grecs dans la guerre, L’Harmattan, 1987.
Joëlle Fontaine, De la résistance à la guerre civile en Grèce (1941-1946), La Fabrique, 2012 .
André Gerolymatos, Red Acropolis, Black Terror: The Greek Civil War and the Origins of Soviet-American Rivalry, 1943-1949, Basic Books, 2004.

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