Bien que la principale zone de
conflit de la Première Guerre mondiale se trouve en Europe, les
armées de la Grande-Bretagne, de la France, de la Russie, de
l’Allemagne, de l’Empire ottoman se combattent également en
Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Parmi les moins connus de ces
champs de bataille dispersés à travers le monde se trouve ce que
l'on appelle alors la Transcaucasie. L’effondrement de l’Empire
tsariste déstabilise le vaste territoire qui va du Caucase aux
frontières de l’Inde qui devient alors un lieu de confrontation
entre les puissances en guerre. Si la région suscite bien des
convoitises c’est d’abord parce qu’elle est une zone
stratégique reliant la Méditerranée et l’Europe à l’Asie
centrale. Mais à ce motif ancien, fruit des nombreuses guerres qui
opposèrent par le passé les Russes et les Ottomans, s’en ajoute
un nouveau en ce début de 20e siècle, le pétrole.
Bakou
est emblématique de l’importance géopolitique que représente
alors le Caucase. La ville, aux confins de la Russie et de la Perse,
port sur la mer Caspienne ouvrant sur l’Asie centrale est également
au centre d’un riche
champ pétrolifère. La ville devient au début de l’année 1918 le
centre d’une lutte féroce où s’affrontent Ottomans,
Britanniques et Soviétiques alors que les nationalités locales,
géorgiennes,
arméniennes et azerbaïdjanaises affirment leur volonté
d’indépendance. Épisode méconnu de la Première Guerre mondiale,
la bataille pour le contrôle de Bakou préfigure les affrontements
qui, jusqu’à nos jours, démontrent le rôle clef que joue la
région du Caucase.
David FRANCOIS