vendredi 6 janvier 2017

Bataille pour Bakou

Bien que la principale zone de conflit de la Première Guerre mondiale se trouve en Europe, les armées de la Grande-Bretagne, de la France, de la Russie, de l’Allemagne, de l’Empire ottoman se combattent également en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Parmi les moins connus de ces champs de bataille dispersés à travers le monde se trouve ce que l'on appelle alors la Transcaucasie. L’effondrement de l’Empire tsariste déstabilise le vaste territoire qui va du Caucase aux frontières de l’Inde qui devient alors un lieu de confrontation entre les puissances en guerre. Si la région suscite bien des convoitises c’est d’abord parce qu’elle est une zone stratégique reliant la Méditerranée et l’Europe à l’Asie centrale. Mais à ce motif ancien, fruit des nombreuses guerres qui opposèrent par le passé les Russes et les Ottomans, s’en ajoute un nouveau en ce début de 20e siècle, le pétrole.

Bakou est emblématique de l’importance géopolitique que représente alors le Caucase. La ville, aux confins de la Russie et de la Perse, port sur la mer Caspienne ouvrant sur l’Asie centrale est également au centre d’un riche champ pétrolifère. La ville devient au début de l’année 1918 le centre d’une lutte féroce où s’affrontent Ottomans, Britanniques et Soviétiques alors que les nationalités locales, géorgiennes, arméniennes et azerbaïdjanaises affirment leur volonté d’indépendance. Épisode méconnu de la Première Guerre mondiale, la bataille pour le contrôle de Bakou préfigure les affrontements qui, jusqu’à nos jours, démontrent le rôle clef que joue la région du Caucase.

David FRANCOIS