samedi 20 avril 2013

« Général Malin » . Un portrait de Mikhaïl Katoukov

Le 10 avril 1945, la ville de Königsberg tombe aux mains de l'Armée Rouge après quatre jours de violents combats. Le maréchal soviétique Vassilievsky, représentant spécial de la Stavka qui a pris la tête du 3ème Front de Biélorussie pour mener à bien le siège de Königsberg, fait amener devant lui les généraux allemands capturés. Bagramian, qui commande le 1er Front de la Baltique également impliqué dans l'opération, raconte la scène dans ses mémoires parus dans la décennie 19701. Vassilievsky demande aux généraux allemands les noms de leurs homologues soviétiques dont ils ont entendu parler. Ils donnent les noms de Vorochilov, Boudienny et Timochenko, autrement dit les maréchaux qui étaient aux commandes de l'Armée Rouge en 1939-1940, avant le déclenchement de Barbarossa. L'anecdote montre évidemment le mépris total dans lequel est tenue l'Armée Rouge par les Allemands : un vainqueur qui n'a vaincu que par la force brute du nombre et par la terreur inspirée par les commissaires politiques et le NKVD. C'est bien la preuve que la Wehrmacht a été battue par meilleure qu'elle-même. Si les noms des principaux commandants de fronts de l'Armée Rouge sont assez bien connus du public francophone2, en revanche, ce n'est pas forcément le cas pour les officiers situés juste au-dessous dans la hiérarchie : les commandants d'armées et en particulier les 6 commandants principaux des 6 armées de chars, qui sont les outils par excellence de l'art opératif mis en oeuvre par les Soviétiques. Le plus célèbre est peut-être Rotmistrov, parce qu'il a conduit la 5ème armée de chars de la Garde à Prokhorovka, le 12 juillet 1943, affrontement qui a produit une abondante littérature et un non moins abondant débat historiographique. De Katoukov en revanche, peu de gens connaissent le nom. C'est peut-être pourtant celui qui a le plus incarné l'idéal du général tel que le souhaitait l'Armée Rouge. Dresser la biographie de Mikhaïl Katoukov, c'est donc remettre à l'honneur la performance soviétique face à la Wehrmacht mais c'est aussi mettre en valeur les qualités des hommes qui la dirigent au combat contre les Allemands, produits d'un système qu'on dépeint trop souvent comme totalitaire et niant, finalement, l'individu.


Stéphane Mantoux 

vendredi 19 avril 2013

Vidéo : "Général Malin". Un portrait de Mikhaïl Katoukov

Ci-dessous, vidéo de présentation de mon article du mois d'avril à paraître demain sur L'autre côté de la colline : il est dédié à Katoukov, le commandant de la 1ère armée de chars de la Garde Soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. A noter deux petites erreurs que j'ai commises : ce n'est pas l'article du mois de mai, comme je le dis au début, mais bien celui du mois d'avril (!), et Katoukov, lors de l'offensive contre le saillant de Rjev, commande non pas un corps blindé mais le 3ème corps mécanisé. Les images d'archives sont tirées du film soviétique de propagande Victoire en Ukraine (1945). On aperçoit d'ailleurs, dans un bref passage, Katoukov. Bon visionnage !


mercredi 10 avril 2013

Les colosses de Kaigun; les cuirassés Yamato et Musashi


 
Les Yamato et Musashi furent les cuirassés les plus gros et les plus puissamment armés jamais construits. Ces deux navires étaient surtout l'incarnation d'une doctrine et la résultante d'un contexte géostratégique particulier. Ironiquement, aucun des deux vaisseaux ne combattit dans le rôle pour lequel il fut conçu, et leur impact sur la guerre navale contre les USA ne fut que limité. Voici une brève narration de leur histoire, alors que le 7 avril 2013 marque le 68ième anniversaire du naufrage du Yamato.


Adrien Fontanellaz

vendredi 5 avril 2013

lundi 1 avril 2013

La guerre contre l'Iran, août 1941



En août 1941, l'Europe est dominée par l'Allemagne hitlérienne. La Wehrmacht a envahi l'Union soviétique le 22 juin 1941. Après Minsk, Smolensk est tombée le 16 juillet et les unités allemandes avancent sur Kiev. A l'autre bout de l'Europe, la Grande-Bretagne est isolée dans son île qu'elle a transformé durant l'été 1940 en forteresse. L'armée de Sa Majesté est alors obligée d'affronter l'ennemi en Afrique du nord où le général Rommel, après avoir repris la Libye à la tête de son Afrika Korps, atteint à la mi-juin 1941 la frontière égyptienne. L'expansion allemande en URSS et en Afrique ressemble alors aux bras d'une tenaille dont les pointes sont destinées à se rejoindre au cœur du Moyen-Orient après avoir respectivement franchi le canal de Suez et les monts du Caucase. Les Britanniques, conscients de ce danger et de la fragilité de leur position en Palestine, décident alors de prendre de gré ou de force le contrôle du Proche et Moyen-Orient. En avril 1941, ils chassent donc d'Irak le gouvernement pro-allemand de Rachid Ali al Gillani. En juin 1941, conjointement avec les Forces françaises libres du général de Gaulle, l'armée britannique s'empare du Liban et de la Syrie. Reste le cas de l'Iran à l'heure où l'invasion de l'URSS bouleverse les grands équilibres internationaux et fait naître de nouvelles coalitions.

David FRANCOIS